Sécheresse et incendies à La Réunion

1er septembre 2016, par J.B.

L’année 2016 bat des records de température. Dans l’hémisphère Nord, c’est l’été. La conséquence directe, c’est la canicule. La France a donc été touchée par une vague de chaleur. D’importants incendies ont touché plusieurs régions. Ailleurs dans le Nord, la Californie a vu disparaître plus de 10.000 hectares de forêt sous les flammes. Le pays le plus riche du monde a été impuissant face à un sinistre qui a ravagé l’équivalent de la moitié de la superficie plantée en cannes à sucre à La Réunion.

Dans notre île comme dans l’hémisphère Sud, c’est l’hiver. Quelques degrés de plus ne se font donc pas ressentir de la même façon. Mais les effets de cette année record sont bien visibles. Ces deux derniers jours, plusieurs incendies ont détruit d’importantes surfaces. 30 hectares de canne à sucre sont parties en fumée à Sainte-Suzanne. Et près du Pas de Bellecombe, porte d’entrée de l’enclos du volcan du Piton de la Fournaise, le feu a pris lui aussi. Hier, le Parc national soulignait l’étendue des dégâts dans ce Bien inscrit au Patrimoine mondial :

« Cet incendie menace directement une zone à enjeu écologique fort et dominée par une végétation indigène et endémique très fragile. Particulièrement inflammable, ce type de végétation constitue l’une de nos richesses naturelles à valeur patrimoniale importante, exceptionnelle en milieu tropical.
La végétation, sur le lieu du sinistre, est composée de branles, parsemée de bosquets de Grand Tamarin des Hauts, de Fleur jaune et Ambaville des Hauts. L’habitat naturel qu’elle compose abrite plus de 80 % d’espèces de faune et de flore endémiques de La Réunion. Des espèces rares se développent ponctuellement dans ce milieu : dans la zone incendiée ou à ses abords immédiats sont présents le Bois de Quivi, Bérénice, Faujasia cadetti, Heterochaenia ensifloia ».

La hausse des températures favorise la sécheresse. C’est un élément qui rend plus présent le danger d’incendie. Grâce à la mobilisation des services de secours, l’incendie a pu fort heureusement être circonscrit et éteint. Cet avertissement rappelle l’importance des mesures de protection pour sauvegarder un héritage millénaire. Les pentes du volcan sont en effet un des rares lieux où subsiste la végétation originelle de La Réunion. Mais en ce début du mois de septembre, notre île ne bénéficie pas de l’appui d’un avion bombardier d’eau pour éteindre les départs de feu. Avec le réchauffement climatique, le risque va augmenter. Pourquoi ne pas donc envisager l’affectation permanente d’un avion de ce type à La Réunion ? C’est une mesure d’adaptation au changement climatique.

J.B.

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