Sécu et délocalisations

9 juillet 2004

"De 1999 à 2003 inclus, les dividendes nets que les entreprises françaises ont perçus sur leurs investissements hors de l’Hexagone ont été en moyenne quatre fois plus élevés que notre excédent commercial. Le rendement de ces capitaux représente une recette nette de 13 milliards d’euros l’an pour l’économie française". C’est ce qu’affirme “le Figaro”, dans son édition d’hier, faisant allusion à une étude commune du Trésor et de la DREE (Direction des relations économiques extérieures).
Si le MEDEF a toutes les raisons de se satisfaire d’un tel résultat, il faut savoir que sous le vocable pudique d’investissements hors hexagone se cachent en réalité les délocalisations d’entreprises qui, accélérant la désertification industrielle, participent à la hausse du chômage en France. Ce phénomène concourt, parmi d’autres, au creusement du “trou de la sécurité sociale”.
Or, 13 milliards d’euros de rente annuelle sur des investissements à l’étranger, cela correspond justement, à peu de choses près, à l’ampleur des déficits sociaux en France, assurance-maladie et assurance-chômage. Comment alors ne pas penser que s’ils n’avaient pas été externalisés, ces investissements auraient ou participer à la création d’emplois avec des conséquences positives sur ces mêmes comptes sociaux ?
Voilà qui jette une lumière plus crue sur les intentions du gouvernement UMP qui, à travers la réforme de la Sécu, veut à tout prix culpabiliser et pénaliser l’ensemble des assurés sociaux, des travailleurs aux retraités en passant par les chômeurs.

J.-M. C.


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