Edito
Sécurisation de l’axe Saint-Denis/La Possession : le temps perdu s’accumule
/ 14 octobre 2017
Une chute de galets a été signalée hier matin à l’entrée de la route du littoral du côté de La Possession. Fort heureusement, seuls des dégâts matériels sont à déplorer. Ce nouvel événement rappelle que la route actuelle est impossible à sécuriser. Tant qu’une alternative ne sera pas mise en service, des Réunionnais seront exposés à des chutes de pierre.
Le risque augmente avec la croissance du trafic automobile, qui est estimé à 50.000 véhicules par jour. L’orientation choisie par les autorités compétentes à La Réunion est de privilégier le tout-automobile plutôt que le train. C’est ce qui ressort du choix de transférer les crédits prévus pour un chantier de chemin de fer déjà démarré à un projet de route en mer bien mal ficelé. Par conséquent, l’embouteillage matinal à l’entrée de Saint-Denis ne pourra que s’accroître. Cela signifiera une durée de parcours plus longue pour franchir les 12 kilomètres de route sous la falaise.
La Région Réunion, sous la présidence de Paul Vergès, avait mis en œuvre des travaux de sécurisation. La falaise a été recouverte de filets pour un investissement total de 100 millions d’euros. Cela permet de retenir les roches qui se détachent. C’est ce qui a permis d’éviter un drame hier. Mais depuis la mise en service de cet équipement, aucune réalisation n’a amélioré la sécurité des usagers de la route.
Le choix d’une route en mer montre aujourd’hui toute la difficulté à mener à bien un tel projet. Si les piles du viaduc ont commencé à être posée, rien n’est encore fait pour la partie allant de la Grande-Chaloupe à La Possession. Cet immobilisme interroge, car le temps perdu s’accumule et expose chaque jour davantage les usagers au danger.
J.B.