Sens critique

2 juin 2005

Pratiquement tous les commentaires des responsables politiques et des médias en France soulignent les contradictions qui se dégagent de la nomination du tandem De Villepin-Sarkozy à la tête du nouveau gouvernement UMP. Au-delà de la confusion et des incompréhensions exprimées par les commentateurs - jusque dans les rangs de la majorité parlementaire -, le fond du problème c’est la coupure qu’elles expriment entre le pouvoir en place et les citoyens. Le “non” des électeurs n’est pas pris en compte.
Cette coupure, on la retrouve également du côté des dirigeants socialistes et verts qui ont prôné le “oui”. Jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’a reconnu ses erreurs et n’a accepté de remettre en cause ses orientations politiques. Eux aussi vont se couper encore davantage de la population par une telle attitude.
Cette double coupure entre les “élites” arrogantes de droite comme de gauche et le peuple apparaît aussi dans les préoccupations essentiellement claniques et politiciennes des uns et des autres. Leur regard est fixé avant tout sur l’élection présidentielle, qui détermine toute la vie politique française. C’est en fonction de cela que les dirigeants de l’U.M.P.S. font leurs choix politiques. Les problèmes des gens, les contradictions de la société et l’avenir du monde ne les intéressent que fort peu.
Le camp du “non”, qui a rejeté le modèle social libéral, ne manquera pas de rappeler aux uns et aux autres ce qu’ils ont à faire s’ils ne veulent pas être dégagés en touche. En effet, la victoire du “non” a montré la force du sens critique des citoyens, qui ont su déjouer les mensonges et escroqueries des oui-ouistes.

L. B.


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