Sept enfants sur dix privés de vraies vacances

21 juillet 2009, par LB

En cette période de vacances scolaires, "Témoignages" attire l’attention des décideurs — notamment au niveau de l’État — sur un problème dont la gravité est trop souvent sous-estimée — voire occultée — par ces responsables. Car, à La Réunion, en fait de “vacances”, de plus en plus d’enfants et d’adolescents sont privés du droit à des activités à la fois ludiques et éducatives.
Selon Darmapalah Seethanen, président de l’association pour la Jeunesse au Plein Air (JPA), « énormément de jeunes Réunionnais ne partent pas en vacances à la fin de leur année scolaire ; ils sont 7 sur 10 dans ce cas, contre 3 sur 10 en France. Beaucoup d’entre eux se trouvent alors abandonnés, sans moyens d’accéder à des loisirs, des déplacements et des rencontres favorisant leur éducation à la citoyenneté ».

Ce problème est devenu tellement préoccupant pour les militants du mouvement éducatif, que le Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement a lancé une étude sur les offres de vacances à La Réunion. Un travail mené en partenariat avec le Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Éducation Populaire.
Mais dès à présent, le président de la JPA regrette fortement la diminution considérable des moyens mis par l’État à la disposition des collectivités et des associations éducatives afin de former des cadres et des éducateurs, financer ce personnel, construire et entretenir des centres de loisirs avec hébergement et organiser des vacances pour les plus démunis. Pour ne prendre qu’un seul exemple, comment des parents érémistes peuvent-ils payer, malgré l’aide de la CAF, 200 euros pour une seule semaine de vacances à l’un de leurs enfants ?

Cette situation reflète parfaitement les inégalités persistant entre, d’une part, la France continentale et La Réunion, ainsi que, d’autre part, les discriminations existant à La Réunion entre les "deux mondes". Elle prouve aussi à quel point les services publics de l’État manquent cruellement des moyens qui leur permettraient de répondre aux besoins de notre société dans le domaine de l’éducation. Au grand désespoir des personnels de la Jeunesse et Sports qui s’investissent pourtant sans compter, mais auxquels sont refusés les moyens de remplir leur mission comme il conviendrait.
Pendant les vacances — comme à l’école —, nous avons le devoir d’aider les jeunes à devenir des citoyens responsables, solidaires et acteurs du développement de leur pays. Agissons donc ensemble pour en finir avec ce temps de vacances trop souvent gaspillé au détriment du plus grand nombre.

L. B.


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