Service public d’information : Mieux que les élus, nous savons ce qui est bon pour La Réunion

28 août 2009

Mercredi 26 août 2009, La Réunion a vécu une journée réellement historique.
Réunis les uns au Moufia, les autres à La Source, les élus régionaux et départementaux ont apporté leur contribution aux États Généraux de l’Outre-Mer.
Mieux, au-delà des constats et des préconisations, ils ont également expliqué comment il était possible de réaliser des économies, d’améliorer pour cela la gouvernance et financer les solutions proposées.
Tous les élus qui le souhaitaient ont eu la parole et ont été écoutés.
Tous les groupes qui ont fait des propositions écrites ont vu leurs propositions être jointes au document commun aux Conseil régional et Conseil général.
Toutes les interventions orales ont été enregistrées et seront décryptées. De ce fait, même les conseillers qui n’ont pu écrire leurs propositions verront leurs contributions orales être jointes au document final qui sera très prochainement adressé au gouvernement. C’est le développement durable de notre île qui — sans céder aux slogans à la mode — a ainsi été balisé pour les 20 prochaines années.
On le voit, un événement de portée historique puisqu’il est l’œuvre de toutes celles et ceux, quelle que soit leur appartenance politique, qui ont raisonné en Réunionnais.

Mais vous, lecteur avez-vous eu le sentiment d’avoir vécu un événement historique ?
En regardant votre télé, lisant vos journaux 1, écoutant vos radios 1, avez-vous eu droit — notamment de la part du service public d’information 2 — à une information complète ?

Pas le moins du monde.

Serait-ce que les moyens techniques manquent à nos médias ? Seraient-ils à court de personnels ? Leurs rédactions en chef manqueraient-elles du discernement nécessaire leur permettant de saisir l’importance pour notre avenir des travaux de nos élus ? Qui pourrait y croire ?

Alors je ne peux m’empêcher de me souvenir. En 1992, au terme d’un processus original qui avait permis à tous les élus, tous les partenaires sociaux, les représentants des associations familiales, de consommateurs, etc., de travailler à l’élaboration d’un plan de développement actif et de cohésion sociale, RFO-Réunion, en la personne de son rédac-chef adjoint avait refusé, au Père René Payet qui en faisait la demande, d’organiser le moindre débat pour informer les Réunionnais du contenu de ce plan. Ce refus s’exprima ainsi : « Qu’on ne compte pas sur moi pour ouvrir un boulevard à Vergès ! ».

Je ne sais si ce sont d’aussi hautes préoccupations qui ont motivé RFO-Réunion dans son attitude d’occultation des travaux des élus de La Réunion. Est-ce de la désinvolture ? De l’incapacité à appréhender la gravité de la situation et son caractère dramatique pour celles et ceux privés d’emploi, privés de leur droit à un logement décent, condamnés aux minima sociaux ? Je ne sais.

Toujours est-il que, par leur attitude, les rédactions du service public semblent nous dire : Réunionnais, que vos élus fassent ce qu’il leur plaira, peu nous importe ! Certes, ils ont été élus, mais sans doute parce que vous êtes trop ignares pour savoir qui défend réellement vos intérêts. Mais, rassurez-vous, mieux que vos élus, nous savons — nous à RFO — ce qui est bon pour vous.
Bien entendu, je rêve d’être rapidement démenti par RFO qui, certainement pour nous en faire la surprise, a déjà programmé plusieurs débats sur le sujet.
Mais j’ai un doute.

Jean Saint-Marc

1 — "Témoignages" et Radio KOI exceptés.
2 — Financés par nos impôts, quelle que soit notre appartenance politique.


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