Soins de santé primaires : l’approche qu’il nous faut en temps de pandémie

31 mai 2021, par David Gauvin

Les pandémies en cours, Covid et dengue ont mis à mal notre système de santé, d’autres viendront. Dans un monde ou les risques de pandémies sont de plus en plus nombreux, c’est une autre approche qu’il faut avoir. C’est ce qu’on appelle les soins de santé primaires.

La Déclaration d’Alma-Ata, de 1978, a représenté un changement de paradigme dans la manière de considérer la santé au niveau mondial. La notion de soins de santé primaires s’éloignait de l’approche biomédicale habituelle, centrée sur l’hôpital, au profit d’une approche axée sur la satisfaction des besoins des communautés et sur la lutte contre les inégalités en matière de santé. Les soins de santé primaires relèvent d’une approche holistique, centrée sur la personne et axée sur la prévention et sur le bien-être global. Ils comprennent les soins primaires habituellement assurés dans les dispensaires et les hôpitaux, mais ils mettent également l’accent sur la prise en compte des déterminants de la santé afin de promouvoir la santé, de prévenir les maladies et d’éviter ou de retarder le recours aux soins curatifs.

La Déclaration d’Astana, de 2018, qui représente un engagement en faveur de la santé pour tous, a fait des soins de santé primaires un élément encore plus important pour parvenir à la couverture sanitaire universelle (CSU) et réaliser les objectifs de développement durable (ODD) liés à la santé. Ce concept élargi de soins de santé primaires a été réaffirmé l’année suivante avec la publication du rapport mondial de suivi de la CSU, intitulé Les soins de santé primaires sur la voie de la couverture sanitaire universelle. Selon la Déclaration d’Astana, les trois piliers fondamentaux des soins de santé primaires sont : i) des soins primaires et des fonctions de santé publique essentielles au cœur de services de santé intégrés ; ii) des politiques et des mesures multisectorielles ; et iii) des personnes et des communautés ayant les moyens d’agir.
Dans la pratique, cela signifie que les soins de santé primaires comprennent l’ensemble des services de santé nécessaires à toutes les étapes de la vie, y compris la promotion de la santé, la prévention, le traitement, la réadaptation et les soins palliatifs.

La pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) et ses effets sur la situation sanitaire à l’échelle mondiale ont encore souligné l’importance des soins de santé primaires. Le leadership, la force des systèmes de santé et la confiance de la population dans ces systèmes ont été déterminants pour la qualité de la riposte à la pandémie. Les mesures et les services d’intervention d’urgence, y compris le traitement, les tests et la recherche des contacts, reposent sur une infrastructure de santé publique solide et sur des personnels qui ont gagné la confiance de leur communauté. La pandémie de COVID-19 a montré que la confiance, la solidarité et la coopération entre les personnes sont des éléments essentiels de l’action face aux situations d’urgence sanitaire régionales et mondiales. Elle a également permis de réaffirmer le principe essentiel des soins de santé primaires, selon lequel la protection et la promotion de la santé exigent une approche tenant compte de l’ensemble des pouvoirs publics et de la société.

Pour faire face, aux défis de notre temps, ce ne sont pas seulement les personnes qu’il faut changer, c’est le système dans son ensemble. Là où cette approche est appliquée depuis de nombreuses années, Cuba et le Vietnam, les pandémies sont contenues et les malades soignés. Ici, nous ne sommes mêmes pas capable de juguler une épidémie de dengue dont le vecteur est un moustique. Est-ce de l’incapacité ou simplement le symbole d’un système inadapté à nos réalités ?

« C’est posséder un trésor que de jouir d’une santé parfaite. » Proverbe iranien

Nou artrouv’

David GAUVIN

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