Solidarité avec le peuple d’Haïti

9 juillet 2021, par David Gauvin

L’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse dans la nuit de mardi à mercredi survient dans un climat sécuritaire chaotique où les gangs prennent chaque jour davantage de pouvoir dans le pays. L’action politique, elle, est paralysée depuis de longs mois.

Haïti, est un État des Grandes Antilles, occupant le tiers occidental de l’île d’Hispaniola (soit 27 750 km2 environ), les deux tiers orientaux étant occupés par la République dominicaine. Sa capitale est Port-au-Prince et son point culminant est le pic la Selle (2 680 m d’altitude). La défaite de l’armée du général de Rochambeau lors de la bataille de Vertières en 1803 est à l’origine de la création de la république d’Haïti, qui devient en 1804 la première République noire indépendante du monde. Haïti est aussi le seul territoire francophone indépendant des Caraïbes, dont il est également le pays le plus peuplé. Néanmoins l’indépendance vis à vis de la France a été obtenu contre le versement d’une compensation pendant 150 ans. Cette compensation se monte au cours actuel à quelques 17 milliard d’euros.

Des manifestations se déroulent dans les villes d’Haïti depuis le 7 février 2019 pour demander la démission du président d’Haïti Jovenel Moïse. Les manifestants déclarent que leur objectif est de former un gouvernement de transition chargé de fournir des programmes sociaux et de poursuivre en justice des responsables présumés corrompus. Les manifestations ont commencé à la suite de rapports de tribunaux selon lesquels de hauts responsables du gouvernement haïtien auraient utilisé frauduleusement jusqu’à 3,8 milliards de dollars d’emprunts du programme vénézuélien Petrocaribe et que le président Jovenel Moïse serait impliqué dans des affaires de corruption (de même que quinze anciens ministres et hauts fonctionnaires, dont deux ex-chefs du gouvernement). Des entreprises de Jovenel Moïse sont épinglées comme étant « au cœur d’un stratagème de détournement de fonds ». Les problèmes économiques, notamment l’augmentation du coût de la vie, ont également alimenté les manifestations dans le pays. Près d’un quart de la population est affectée par l’insécurité alimentaire et la situation sanitaire tend à se détériorer en raison de la pénurie d’essence, rendant les hôpitaux de moins en moins opérationnels. D’autre part, inspirée par le Fonds monétaire international (FMI), une hausse allant jusqu’à 50 % des prix des carburants contribue à la colère de la population. La mesure est qualifiée d’« irresponsable et inopportune » et de « mépris total de la population » par l’économiste Camille Chalmers, secrétaire exécutif de la Plateforme de plaidoyer pour un développement alternatif.

Il est trop tôt pour évoquer la possible implication d’un gang dans l’assassinat du président haïtien. Pour autant, ces groupuscules armés, qui se comptent par dizaines dans le pays, terrorisent chaque un jour un peu plus la population. Il y a une semaine, quinze personnes ont été tuées par balle, dont un journaliste et une militante féministe d’opposition dans la capitale haïtienne. Les enlèvements, les saccages et les meurtres sont devenus le quotidien de la population haïtienne depuis de longues années, ajoutant du désordre à la crise institutionnelle. Dimanche dernier, le président prenait position contre les milices de Port-au-Prince, structurées dans le G9 (les neuf principaux gangs de la ville), affirmant qu’on ne pouvait pas laisser la capitale « devenir une zone de non droit » où il devient même « impossible » de lancer la vaccination contre le Covid-19. Le président jouait-il un double-jeu dangereux ? Pour Jacques Nési, il y a une complicité entre les gangs et l’exécutif. « La justice est paralysée et ne mène aucune enquête. Ce chaos entretenu par le pouvoir lui permet de se maintenir » analyse-t-il. La liaison dangereuse du pouvoir haïtien et des gang ne date pas d’hier. Les Duvalier père et fils « Papa Doc et Baby Doc » avaient déjà entre 1971 et 1986 terrorisé le pays par le biais d’une milice paramilitaire les « Tontons Macoute ». Il en est de même avec Jean Bertrand Aristide, Martelly et récemment Jovene Moise.

Mais pendant ce temps là, le pays s’enfonce dans la misère et la mal nutrition. Sur 12 millions d’habitants, 2 millions sont en situation de malnutrition dont 50 000 en situation de pré famine. Ce Pays qui s’est levé seul sur les cendres de l’esclavage, a subi l’impérialisme américain, l’interventionnisme du FMI et les catastrophes écologiques. Il résume à lui seul tous les risques pour les peuples du monde. Mais qu’attend la communauté internationale pour agir afin de protéger le peuple qui n’a que trop souffert. La France et les Etats-Unis sont les frères complice qui ont laissé ce pays dans cet état. Ils leur faut maintenant assumer leurs actes sous l’égide de l’ONU.

« Je suis Toussaint Louverture ; mon nom s’est peut-être fait connaître jusqu’à vous. J’ai entrepris la vengeance de ma race. je veux que la liberté et l’égalité règnent à Saint-Domingue. Je travaille à les faire exister ». Toussaint Louverture

Nou artrouv’

David Gauvin

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