Sucre et textile : même combat ?

28 avril 2005

Depuis peu de temps, les prises de position se succèdent en France, appelant à la remise en place des quotas imposés aux importations de produits textiles fabriqués en Chine. N’ayant apparemment pas peur des contradictions - puisque les pays européens se préparent depuis 10 ans à cette échéance -, le gouvernement s’est joint à cet appel.
Ainsi donc, face à la machine du libéralisme qui s’emballe, on monte au créneau afin de préserver une industrie qui emploie des dizaines de milliers de personnes en France. Car nul doute qu’une application concrète de la "concurrence libre et non faussée", tant vantée par les défenseurs du projet de traité constitutionnel européen, est la plus mauvaise des publicités pour le texte que l’on veut imposer aux électeurs le 29 mai prochain.
Aujourd’hui, l’Organisation mondiale du commerce (O.M.C.) rend une décision qui va dire si oui ou non la filière canne-sucre de La Réunion peut garder un mince espoir de survie. Si l’O.M.C. va dans le sens de la "concurrence libre et non faussée", elle donnera raison à ceux qui veulent supprimer les aides permettant aux planteurs de survivre et à notre savoir-faire dans ce domaine de perdurer.
Si cette décision va dans le sens de l’ouverture totale du marché sucrier européen à la mondialisation des échanges, on devine que les conséquences ne peuvent être que dramatiques à La Réunion.
Le gouvernement prendra-t-il des mesures pour préserver nos planteurs et notre industrie comme il semble vouloir le faire pour le textile ? Ou tout cela n’est-il qu’un écran de fumée pour tenter de “tenir” jusqu’au 29 mai ?

Manuel Marchal


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