Sus aux chômeurs !

9 août 2005

Les récentes mesures de sanction contre les sans emploi “indociles” sont empreintes d’un archaïsme renversant. Pourquoi ne pas réinstaurer les travaux forcés ?
L’idéologie dominante en la matière - celle qui s’exprime au gouvernement, dans de nombreux médias et jusque dans la tête de bon nombre d’entre nous, via la télévision - est que le chômage de masse n’arrive que par le refus de travailler. Rien n’est plus faux. Les apparences sont trompeuses.
Le chômage découle d’un type de gestion de la main-d’œuvre par ceux qui détiennent les capitaux. Et dans la spirale de dévalorisation du travail, il ne leur suffit plus d’exploiter à outrance et de gaspiller la main d’œuvre : il faut l’asservir toujours plus. Paradoxe du “libéralisme”...!
C’est toujours la même histoire, derrière des façades ravalées à la hâte.
En 1848, si les maîtres de l’île avaient pu mobiliser l’arsenal du gouvernement UMP actuel, ils n’auraient pas chassé les affranchis des plantations : ils leur auraient appliqué le “salariat contraint” dont ils ont gratifié les engagés ! Mais comment contraindre des gens que l’on vient de déclarer libres ?!
Plus de 150 ans après, les mêmes procédés n’ont pas tant de scrupules : il faut contraindre les chômeurs à être sous-payés... ou pas payés du tout.
Or tout sanctionné doit pouvoir faire appel : devant qui les chômeurs iront-ils faire valoir leur droit à un travail et un salaire décents ?

P. David


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Témoignages - 80e année


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