Tendre la main aux jeunes

9 février 2008, par LB

Jeudi, le Tribunal correctionnel de Saint-Denis a condamné 6 jeunes du Port à de lourdes peines de prison ferme (de 3 mois à 1 an) pour avoir participé à des actes de violences urbaines au début de la semaine. Au-delà de la question de savoir si ces condamnations sont justes au regard des faits reprochés à ces personnes et des dégâts qu’elles auraient commis, on peut avoir une autre interrogation : le pouvoir judiciaire pratique-t-il la bonne méthode ?
Ces jeunes sont accusés d’être des délinquants, et on les envoie en prison pendant plusieurs mois. Sans vouloir les “excuser” d’éventuels délits, la méthode utilisée contre eux va-t-elle créer les conditions d’un apaisement social ?

Imaginons que des magistrats organisent une rencontre avec les accusés, avec la participation d’autres représentants institutionnels, de travailleurs psycho-sociaux, et que l’on aborde les problèmes d’une autre manière que la répression. La recherche des causes de ces violences n’est-elle pas la meilleure façon de les prévenir ?
Quand ces condamnés auront “goûté” leurs mois de prison, à quoi cela aura-t-il servi ? Lorsqu’ils seront de nouveau “libres”, seront-ils armés pour mieux s’intégrer à la société et l’améliorer ?

Au-delà de ces châtiments, qui ne feront qu’exacerber les frustrations et les haines, le gouvernement ne devrait-il pas prendre conscience qu’il produit lui-même la cause première de cette rébellion ? Il déchire le tissu social par sa politique d’inégalités et d’injustices.
Ce dont a besoin notre société, c’est d’un pouvoir qui tende la main à la jeunesse plutôt que de la rejeter et de la condamner au désespoir.

L. B.


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