“Tir malol dann zyé”

6 juillet 2007

Dans “le Quotidien” d’avant-hier, Hervé Schulz publie un excellent article qui attire l’attention sur un des phénomènes les plus graves de notre société mais généralement sous-estimé par les décideurs et masqué par les médias : la coupure de La Réunion en deux mondes et l’aggravation de la situation dans le deuxième monde, celui des plus pauvres.
Notre confrère rend compte de la réunion tenue la veille au CESR pour mettre en place un collectif Alerte de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Une réunion qui a confirmé ce que nous disons depuis longtemps : « la pauvreté a pris souche dans notre société ; elle gagne même du terrain ».

Pour Georges-Marie Lépinay, « en mettant la barre du seuil de pauvreté à 1.000 euros par mois, on trouverait à La Réunion une majorité de gens qui ne l’atteignent pas ». Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, annonce « une construction de précarité massive ».
Autre témoignage, celui du Père jésuite Stéphane Nicaise de l’AREP : « on a besoin de créer un élan social pour peser sur le politique. On a besoin de tir malol dann zyé ».

Ce cri d’alarme du collectif Alerte à La Réunion interpelle avant tout l’État. La « fracture sociale » dans notre île est telle qu’une politique spécifique doit être mise en œuvre par le gouvernement pour relever les grands défis de l’emploi, du logement, de l’illettrisme et du pouvoir d’achat pour des centaines de milliers de Réunionnais victimes de discriminations.
C’est exactement le sens de l’intervention de la sénatrice Gélita Hoarau ce mardi au Congrès national des SEM d’Outre-mer. Cela situe la responsabilité de l’État, qui doit assurer un service public à la mesure des besoins et des droits de la population.

L. B.


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