Tirer les leçons de Sidr

20 novembre 2007, par J.M.C.

À l’orée de notre saison cyclonique, le cyclone Sidr qui vient de s’abattre sur le Bangladesh fait la démonstration de l’extrême fragilité des espaces insulaires. Le bilan humain est particulièrement effrayant.

Le dernier bilan officiel fait état de 2.580 morts, mais les autorités répètent qu’il devrait s’alourdir au fur et à mesure que les sauveteurs atteindront les régions isolées. Le nombre total des décès avait déjà dépassé 3.000 et pourrait s’élever à 10.000 morts. Un millier de pêcheurs sont toujours portés disparus dans le golfe du Bengale. Les autorités doivent porter secours à trois millions de rescapés évacués des régions côtières inondées ou d’habitants des maisons et villages détruits par la tempête. Le manque de vivres, d’eau potable et de médicaments augmente le risque d’épidémies. « La tragédie se dévoile à mesure que nous traversons les villages », déclare un secouriste, à Bagerhat, une des régions les plus touchées. « Parfois, on se croirait dans une vallée de la mort ». « L’étendue des destructions est inimaginable. Sur les 7 km que j’ai parcourus ce matin, je n’ai pas vu un seul édifice encore debout », a rapporté un témoin.
La forêt de Sundarban, qui abrite une population de tigres du Bengale, une espèce menacée, a été dévastée sur 30.000 hectares.
Rappelons que le cyclone Sidr a balayé la côte sud du pays jeudi soir avec des vents atteignant 250 km/h.

Cette tragédie nous interpelle et ne peut que nous inciter à la vigilance. Ici à La Réunion, nous ne sommes pas à l’abri de ce type de vent et les effets combinés du vent de l’eau et de la houle peuvent être tout autant aussi dévastateurs. De plus, avec le réchauffement climatique, ces phénomènes vont se multiplier et se renforcer dans le temps. Il serait donc grand temps que les autorités prennent les mesures nécessaires pour informer, former et éduquer à la population à faire face à de tels désastres. Notre habitat résistera-il à la violence de tels vents ? Ne faut-il pas imaginer des contrôles de résistance ? On ne peut pas d’un côté se satisfaire du travail des experts du GIEC qui viennent de remettre leur rapport ou ceux de l’ONERC et de Paul Vergès qui n’ont de cesse de tirer le signal d’alarme sur les tragédies qui se préparent et ne pas préparer à la population à mieux se protéger. Que le cyclone Sidr nous serve de leçon !

J.-M. C.


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