Tourisme et développement

6 janvier 2005

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Une polémique agite la presse et les médias en général ces jours-ci en France : faut-il ou non encourager les touristes français à partir ou à repartir dans les zones de vacances et de loisirs des pays d’Asie frappés par la catastrophe du 26 décembre dernier ?
Certains journaux, relayant en cela des tours-operators, pensent que oui. Car c’est selon eux une manière d’aider les pays concernés. Ce serait une façon de participer à la reconstruction de ces pays, puisque leur économie repose en grande partie sur l’industrie touristique. Et des journalistes vont même jusqu’à dire que la meilleure façon de soutenir les populations sinistrées, c’est de leur permettre de gagner leur vie en travaillant au service des touristes.
D’autres journaux affirment que non et dénoncent cette vision des choses. Ils s’indignent : dans des pays ravagés par des raz-de-marée aussi meurtriers, comment peut-on faire coexister des vacanciers affalés sur les plages ou se livrant au tourisme sexuel et des populations aux prises avec tant de problèmes et de souffrances ? Et d’ajouter : il est parfaitement indécent de montrer un tel spectacle.

Derrière cette polémique, c’est tout le problème de la reconstruction des pays ravagés par le séisme qui est posé. Faut-il reconstruire à l’identique et, en matière d’industrie du tourisme notamment, reconduire les mêmes erreurs dont on a vu les effets dévastateurs ? Ne vaudrait-il pas mieux, par exemple, préserver ou reconstituer les éco-systèmes servant de zone-tampon sur le littoral contre les possibles inondations ?
Le temps semble être venu d’inscrire le tourisme dans une politique de développement durable, plus respectueuse des populations et de l’environnement.

L. B.


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