Tout est écrit

25 mai 2005

Il est toujours difficile de défendre l’indéfendable. Sinon, comment expliquer l’embarras d’un juriste partisan du “oui” face à l’article 440 du projet de traité constitutionnel européen ? Cet article donne la possibilité au Conseil de l’Europe de changer le statut de La Réunion dans l’Union européenne à la demande de la France et sans nous consulter.
C’est ce qu’a rappelé hier Élie Hoarau sur les ondes d’Antenne Réunion. Un professeur de Droit public était là pour apporter la contradiction. Mais interrogé sur cette menace ouverte par le texte soumis au vote dimanche prochain, le contradicteur n’a pas répondu à la question. Il n’a pas pu démontrer le contraire. Cela se comprend, car comment peut-il contester ce qui est écrit noir sur blanc ?
Ce qui est écrit clairement également, c’est "la concurrence libre et non faussée", gravée dans le marbre du texte fondamental de l’Union européenne, sans clause de sauvegarde ni préférence communautaire ; c’est à dire qu’il est écrit noir sur blanc que notre économie vulnérable ne bénéficie plus de protection.
Dans ces conditions, "quelle est l’entreprise réunionnaise qui pourra résister ?", a souligné le secrétaire général du PCR, qui a également rappelé comment, selon plusieurs articles de ce texte, il sera plus difficile pour La Réunion d’obtenir des aides européennes si jamais le “oui” l’emporte.
Une Réunion plus fragile, livrée sans défense au rouleau compresseur du libéralisme, tout ceci est écrit dans le projet de traité constitutionnel.

Manuel Marchal


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