Toute La Réunion relève d’un « plan banlieues »

23 mai 2018, par J.B.

Hier en France, le président de la République présentait ses propositions pour améliorer la situation des banlieues. Ce sont des quartiers peuplés par des millions de personnes, où le taux de chômage est nettement plus important qu’ailleurs. Le chef de l’État avait commandé un rapport à Jean-Louis Borloo, ancien ministre de la Ville. Ce dernier a fait des propositions impliquant d’importants investissements soutenus par l’État. Ces préconisations sont soutenues par les élus concernés, ainsi que par l’Association des maires de France.

Dans son discours hier, le chef de l’État n’a pas fait sienne les recommandations du « plan Borloo ». Il est allé sur un autre registre, appelant à rompre avec ce qui s’est fait jusqu’à présent. Autrement dit, les principales idées de ce rapport seront enterrées. Le chef de l’État pense que la solution passe par les entreprises, notamment les plus riches. Et il leur demande de bien vouloir embaucher des jeunes habitants dans ces quartiers pauvres. Un vœu pieux, car cette annonce n’est assortie d’aucune mesure contraignante.

À La Réunion, c’est l’ensemble du pays qui peut relever d’un « plan banlieues ». Cette situation résulte d’une politique inadaptée en raison de l’intégration impossible de La Réunion à la France. C’est aussi l’héritage du pillage colonial marqué par l’esclavage et les profits considérables réalisés à l’époque par les bénéficiaires du commerce des épices, notamment le sucre. En raison de cette histoire et de l’existence d’un peuple réunionnais, le PCR a plaidé depuis sa fondation pour que les Réunionnais gèrent eux-mêmes leurs affaires. Cette revendication de responsabilité est partagée par un spectre toujours plus large de responsables politiques. La réforme constitutionnelle approche, et avec elle l’heure de vérité.

J.B.

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