Un fardeau

3 décembre 2005

Au cours de l’émission “France Europe Express” diffusée par Tempo mercredi soir, le ministre des Finances, Thierry Breton, a confirmé que la dette publique de la France avait atteint le niveau colossal de 2.000 milliards d’euros. Ce fardeau, qui pèsera très lourd sur les générations futures, est passé de 25% de la richesse nationale au début des années 80 à 66% aujourd’hui. Conclusion du ministre : "la France vit au-dessus de ses moyens" et "il faudra faire des efforts considérables".
Mais attention M. Breton ! Quelle “France” vit au-dessus de ses moyens ? Et qui devra faire des efforts pour redresser cette situation ? Qui va-t-on faire payer pour rembourser cette dette, qui s’élève à quelque 13.000 euros pour chaque enfant naissant aujourd’hui en France ?
Dans “Le Monde” du samedi 5 novembre, on apprenait par exemple qu’au 3ème trimestre de cette année, le groupe pétrolier Total a dégagé un bénéfice net de 3,13 milliards d’euros, en hausse de 32% par rapport à un an plus tôt. Selon la même source, le jeudi précédent, le CAC 40 était passé "au-dessus de la barre symbolique des 4.500 points". Mercredi dernier, l’indicateur des valeurs boursières avait atteint les 4.564 points. Au même moment, l’INSEE annonce que "le moral des ménages français s’est encore dégradé en novembre, (...) tombant à son plus bas niveau depuis fin 2003". Pendant que les dividendes augmentent, les humains les plus fragiles chutent.
Hier on apprenait que les dirigeants de la Banque centrale européenne, qui n’ont de compte à rendre à aucune instance représentative de la population, ont décidé d’augmenter les taux d’intérêts de leur institution. Ce qui va encore augmenter la dette publique française de 250 millions d’euros.
Mais en quoi les Réunionnais sont-ils responsables de tous ces problèmes ? Et en quoi ont-ils à subir les conséquences de politiques injustes suivies depuis des décennies ?

L. B.


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Témoignages - 80e année


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