Un gouvernement plombé

6 juin 2005

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D’après une enquête IFOP réalisée en France et parue hier dans “le Journal du Dimanche”, seulement 31% des personnes interrogées croient que Dominique de Villepin tiendra ses promesses. Rappelons que le nouveau chef du gouvernement s’est engagé à "rendre confiance" au pays en cent jours, en faisant notamment de la lutte contre le chômage une priorité.
Comment être étonné d’un tel résultat et d’une telle défiance ? Car quelle est la différence fondamentale entre l’ancien et le nouveau gouvernement ?
Le 29 mai dernier, les électeurs ont largement désavoué un projet qui voulait graver la casse sociale dans le marbre de la loi fondamentale de l’Union européenne.
À la suite du référendum, le gouvernement a changé de tête, et son nouveau Premier ministre - tout comme le président de la République - affirme qu’il va mener "personnellement" la guerre contre le chômage. Mais mis à part l’entrée remarquée de Nicolas Sarkozy, qui représente justement l’aile ultra-libérale de la majorité parlementaire, quels sont les changements ? Comment peut-on dire qu’avec une équipe qui a tout fait pour casser les droits sociaux pendant trois ans, il sera possible de faire le contraire, et d’obtenir des résultats rapides contre le chômage en quelques mois ?
Le 29 mai dernier, ce sont notamment trois années de politique gouvernementale qui ont été désavouées. Mais ce message a bien du mal à passer chez les tenants du pouvoir, qui ne comprennent pas qu’ils ne sont pas là pour décider contre la volonté du peuple souverain. Celui-ci ne manquera pas de le leur rappeler.

Manuel Marchal


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