Un marché textile libre et non faussé

27 avril 2005

La panique actuelle de l’industrie textile européenne devant l’augmentation des importations chinoises est riche d’enseignements. Elle montre que ceux qui veulent imposer l’ultra-libéralisme constatent par eux-mêmes que ce type d’échange déréglementé aboutit à une impasse.
"Nous sommes en face de concurrents qui ne respectent pas les règles simples de l’économie de marché", prétend Guillaume Sarkozy, dirigeant du MEDEF.
Et d’affirmer que "même aujourd’hui, la délocalisation dans l’Europe de l’Est, le Maghreb ou le pourtour méditerranéen, si ça continue comme ça, ne sera plus la solution". Bref, le début de la fin d’une industrie vieille de plusieurs siècles en Europe.
Mais contre quoi s’élève ce représentant de l’ultra-libéralisme en France ? Contre l’application concrète d’un principe que les auteurs du projet de traité constitutionnel européen veulent inscrire dans la loi fondamentale de l’Union : la “concurrence libre et non faussée”. Car la règle de base de l’économie de marché, n’est-elle pas de dominer tous ses concurrents pour tirer le profit maximum ?
Or, cela fait 10 ans que l’on sait que les quotas d’importations textiles chinois en Europe allaient se terminer, dixit le candidat socialiste à la direction de l’OMC, Pascal Lamy. 10 ans donc que l’on se prépare à cette échéance, et que constate-t-on aujourd’hui ? L’ouverture totale des marchés aboutit à une catastrophe économique et sociale sans précédent. Et l’on voit l’Occident se mobiliser pour faire valoir le retour aux quotas, invoquant une clause de sauvegarde. Les contradictions de l’ultra-libéralisme explosent à la figure de ses partisans, et c’est pourtant cette “concurrence libre et non faussée” que l’on essaie de vendre dans le projet de Constitution.

Manuel Marchal


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