Un piège

15 mars 2005

Comme d’autres journaux non soumis aux grands groupes financiers, “Témoignages” a déjà expliqué que voter “oui” au projet de traité constitutionnel européen le 29 mai prochain est un piège à éviter car ses conséquences se feraient durement sentir s’il se refermait sur nous.
En effet, ce texte a pour but d’instaurer une loi fondamentale de l’Union européenne qui obligera tous les citoyens des États membres à vivre sur un territoire transformé en grand "marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée". C’est ce que dit l’article I-3-2 du projet. Et cela rend caduques toutes les belles paroles contenues dans ce texte sur les droits sociaux, les services publics et les aides au développement.
Il est donc important d’être parfaitement conscient que ce projet veut institutionnaliser dans l’U.E. - et donc dans les régions ultra périphériques que nous sommes - la loi de la jungle. C’est-à-dire la loi du plus fort : ou bien tu manges l’autre, ou bien il te mange.
C’est pourquoi il est intellectuellement malhonnête de dire que s’opposer à ce projet, c’est s’opposer à la poursuite de la construction européenne et c’est être contre le maintien des aides européennes. De même, il est faux de dire qu’il n’y a pas de lien entre la lutte contre la casse sociale menée par le gouvernement UMP et la lutte contre un projet de Constitution européenne ficelé par Valéry Giscard d’Estaing sans concertation avec les citoyens concernés.
La preuve : le recul et les manœuvres de Jean-Pierre Raffarin après les manifestations de jeudi dernier et devant la chute du “oui” dans les sondages. La peur d’un échec des libéraux (sociaux ou ultras) le 29 mai les fait bouger. Les citoyens savent ce qui leur reste à faire.

L. B.


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