Edito
Un toit c’est un droit
/ 7 janvier 2021
La crise du logement s’aggrave en France, se traduisant par une hausse sans précédent du nombre de sans-abri, toujours dans les rues, sur les trottoirs ou cachés dans les recoins et exposés au COVID-19. Cela s’ajoute au 280 000 personnes actuellement hébergées de façon précaire. Des immeubles sont pourtant vacants depuis plusieurs années, Ils appartiennent à des groupes financiers, ceux-là même qui profitent du climat spéculatif et alimentent ainsi la spéculation immobilière, le logement cher et la crise. Certains bâtiments inoccupés appartiennent à des collectivités publiques dont l’Etat.
Le nombre de logements vacants n’a jamais été aussi élevé depuis de nombreuses années surtout dans les grandes métropoles. Au lieu de réprimer les victimes de la crise du logement, criminaliser les occupants sans titre ou encore accélérer les expulsions avant la trêve, il faut faire appliquer la loi et respecter les droits, notamment la loi de réquisition.
Le droit au logement (DAL) doit davantage s’imposer pour une meilleure justice au niveau du logement. Rappelons-nous en 1994 lorsque la DAL avait fait plier le gouvernement de droite, permettant la réquisition de deux immeubles ou encore un espace de 10.000 m² d’un bailleur social. Ces logements réquisitionnés pendant quelques années puis rendus à leur propriétaire, ont servi à loger adultes et enfants. Les pouvoirs publics peuvent décider de pérenniser leur statut social et d’inciter les propriétaires à vendre leurs biens aux bailleurs sociaux. Cela permettrait d’éviter de déraciner une nouvelle fois des ménages souvent démunis, qui ont réussi à s’intégrer dans leur nouvel environnement et surtout d’augmenter la production de logement sociaux dans des quartiers où elle est traditionnellement faible. De plus, il ne faut pas oublier que les Maires détiennent, dans le cadre de leurs pouvoirs de police, le droit de réquisition dans les situations d’urgence. Ces derniers peuvent donc agir également pour limiter le nombre de sans-abri.
Bertrand Ancelly