Une annonce inquiétante

17 janvier 2005

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Vendredi dernier, dans les colonnes du journal mauricien “L’Express”, le commissaire européen, Louis Michel, a donné la position de l’Union européenne sur la réforme du marché européen du sucre : pas de report possible de la réforme et pas de compensation pour les pertes de revenus annoncées des producteurs.
Cette déclaration, visant les États A.C.P. - dont l’île Maurice - ayant des accords de coopération avec l’Europe, s’inscrit dans le contexte de la libéralisation totale des échanges commerciaux. Or, c’est précisément pour se prémunir contre les dangers qu’un tel ordre commercial fait courir à leurs économies vulnérables, que les Petits États insulaires en développement (PEID) se sont réunis à Maurice.

Sur le dossier du sucre, cela veut dire par exemple que la réforme des accords liant l’Union européenne aux petits pays insulaires doit s’accompagner d’une compensation intégrale.
À La Réunion, c’est la position défendue par tous ceux qui souhaitent que la réforme de OCM-Sucre ne signe pas l’arrêt de mort d’une filière qui fait vivre directement plusieurs milliers de personnes, qui est vitale pour notre île dans de nombreux domaines (économie, environnement...) et qui constitue une de nos plus belles réussites en termes de savoir-faire.

L’annonce du commissaire européen est donc inquiétante à plus d’un titre. Elle confirme ce que le président de la Région Réunion disait dans ses vœux aux Réunionnais pour le nouvel an :
"Cette année 2005 sera également une épreuve décisive pour l’avenir des régions ultrapériphériques, au sein de l’Union européenne. Les enjeux du référendum sur la Constitution comportent des incertitudes sur les moyens accordés à ces régions dans une Europe élargie. Ces aides, indispensables à notre développement durable, vont-elles être à la hauteur de nos besoins actuels et à venir ?"

Manuel Marchal


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