Une cause nationale

13 février 2006

Lorsque, face à l’ampleur jusqu’alors niée de l’épidémie, la sénatrice Gélita Hoarau a demandé au gouvernement de faire de la lutte contre le chikungunya "une cause nationale", certains ont voulu y voir l’expression d’un fantasme ou un stratagème politicien ; d’autres ont parlé de slogan, de mots sans portée concrète ; d’autres enfin, comme d’habitude - et cela les Réunionnais le paient cher depuis longtemps -, se sont dit : du moment que cette proposition vient d’une communiste, il faut la rejeter. Et ils l’ont rejetée.
Pourtant, anticipant sur l’avenir, les Réunionnais communistes ont toujours fait des propositions réfléchies, répondant aux intérêts de La Réunion et des pays voisins. Pour les responsables du PCR, l’ampleur de cette épidémie et ses conséquences appelaient, dès le départ, une mobilisation à l’échelle de la Nation, avec la mise en œuvre - dans le respect de la population - de moyens dont La Réunion ne dispose pas.
Le concept de “cause nationale” était amplement justifié parce qu’en prenant tous les moyens nécessaires pour connaître et combattre le chikungunya ici, l’État se donnait aussi les moyens d’anticiper sur l’éventualité d’une telle épidémie dans l’hexagone. Enfin, c’était un moyen d’apporter la solidarité de la France aux pays de la région frappés par ce virus et disposant de moins de moyens que notre île.
Malheureusement - et parce que pendant des mois les autorités sont restées sourdes aux mises en garde raisonnées -, l’ampleur et les effets de l’épidémie dans tous les domaines sont catastrophiques. Les retards pris pénalisent lourdement et parfois dramatiquement les familles réunionnaises. Notre économie, déjà fragile, est touchée de plein fouet. N’ayant pas su faire face à l’épidémie à La Réunion, les autorités se trouvent dans l’incapacité d’aider les îles voisines où la maladie s’installe. Et même le Sud de la France se trouve aujourd’hui menacé puisque l’“aedes albopictus” s’y est implanté et que le chikungunya y a fait son apparition.
Elle est donc toujours d’actualité la proposition visant à faire de la lutte contre le chikungunya une cause nationale.

 L. B. 


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