Une crise profonde

5 décembre 2006

Après les problèmes de banlieue et avec ce qui se passe actuellement aux abords des stades de football en France, ceux qui stigmatisent la montée de la délinquance et son cortège de violences comme sui generis à La Réunion devraient, pour le moins, relativiser leur jugement. Penser que pour assurer la sécurité de la rencontre Paris SG-Toulouse au Parc des Princes, on ait pu envisager la présence de 2.500 fonctionnaires de police avant de décider, finalement, du report du match - une première, semble-t-il - dépasse l’entendement ! Preuve que le sport, le foot en particulier, n’est pas à l’abri des problèmes de société. Il en est même souvent le reflet.

Tout a commencé avec la mort d’un supporteur après la rencontre de Coupe de l’UEFA entre le Paris SG et l’Hapoël Tel Aviv, tué par un policier lors de violences aux forts relents racistes. Depuis, la tension n’est pas retombée amenant le ministre des Sports, Jean-François Lamour, à annoncer la promulgation d’un décret menaçant de dissolution les associations de supporteurs si elles ne luttent pas contre la violence dans les stades de football.

Si l’intention est louable, croit-on vraiment qu’on pourra lutter efficacement contre ce phénomène de violence à coup d’interdiction de tribune, de stade ou de dissolution de club de supporteurs ? La violence aux abords des stades n’est qu’un élément de la violence qui est entrain de “dissoudre” la société française toute entière. Une crise extrêmement profonde, une gangrène qui exige d’autres traitements que de simples mesurettes. En cette période des présidentielles où la politique spectacle tient lieu de programme politique, il serait temps de prendre ce problème à bras le corps et d’en appeler au sursaut de toute une nation.

J.M.


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