Une date mondiale

11 mai 2006

La multiplicité et la diversité des manifestations organisées hier sur tout le territoire métropolitain pour commémorer la traite négrière et l’esclavage dans les colonies françaises confirment l’importance de cet événement et des vastes perspectives qu’il ouvre. En effet, pour la première fois dans l’Histoire de France, ce 10 mai 2006, le passé esclavagiste de l’État français a été commémoré par la République, ses collectivités, ses écoles, ses médias, son mouvement associatif etc.
À la convergence de requêtes venant de ses anciennes colonies et d’une prise de conscience qui s’opère de plus en plus sur son propre territoire, c’est la première fois qu’une ancienne puissance coloniale prend en compte son système esclavagiste, reconnu comme un crime contre l’humanité. Et l’on peut penser que l’importance donnée par les citoyens à cette commémoration sera demain un élément fondateur de l’identité française.

Mais l’impact de cet événement dépasse les frontières de l’hexagone. Il aura des répercussions dans le reste de l’Union européenne, à commencer par les anciens États esclavagistes. Il aura aussi des retombées importantes en Afrique car tout le continent a souffert de l’esclavage pendant des siècles et jusqu’à présent, lorsqu’il demandait la reconnaissance de ce qui s’est passé, la seule réponse était le silence. Ce 10 mai ne pourra pas laisser indifférents les autres continents. Il aura donc une portée à l’échelle de la planète entière.
Dans un tel contexte, il serait bon que le rectorat de La Réunion, un pays né dans l’esclavage, fasse en sorte qu’au moins durant cette journée tous les élèves des écoles puissent communier dans cette commémoration. Ce sera une façon aussi de marquer cette date mondiale.

L. B.


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