Une double décadence

5 février 2008, par LB

Le vote du congrès hier à Versalles est historique à deux titres.

1) Le gouvernement a demandé aux sénateurs et aux députés de modifier la Constitution française pour contourner un vote par référendum dont il a préjugé le résultat. Plus de 3 parlementaires sur 5 - à la fois UMP et socialistes - ont accepté cette manœuvre politicienne pour empêcher le peuple de s’exprimer sur le projet de traité Constitutionnel européen dit “de Lisbonne”.

Dans une compétition sportive, on n’a jamais vu une équipe changer ainsi les règles du jeu à la mi-temps pour ne pas perdre la partie. Là, pour la première fois dans l’Histoire politique française, des partis se sont mis d’accord pour ne plus donner la parole au peuple sur un traité international après qu’il l’a rejeté par référendum et pour faire ratifier ce texte par voie parlementaire. C’est un viol de la démocratie.

2) Le traité de Lisbonne, qui sera imposé jeudi à la France par la majorité de ses parlementaires, nous obligera à appliquer les directives de l’Organisation mondiale du commerce et enlèvera à la France son rôle de leader au sein de l’Union européenne. Notamment en supprimant son droit de veto.

Le PS aurait pu arrêter ce processus et être en phase avec le peuple en assumant son rôle de contre-pouvoir. Il a préféré s’associer à l’UMP pour cautionner cette réforme abusive de la Constitution française et pour ouvrir la voie à l’adoption de la version un peu raccourcie de la “Constitution Giscard”, véritable charte libérale de l’Europe.

Cette alliance historique entre l’UMP et le PS constitue une double décadence : démocratique et socio-politique. Elle devra entraîner une double résistance : sur le front de la démocratie et sur celui de la politique sociale.

L. B.


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