Une Europe fraternelle

28 mai 2005

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Même si l’incertitude demeure, la victoire du “non” dimanche en France apparaît comme une hypothèse de plus en plus plausible. Les derniers sondages - certains donnent le “non” à 55% - les titres de la presse métropolitaine et l’attitude des chefs du “oui” - à commencer par des membres du gouvernement - annoncent une victoire du “non”.
Ainsi, un mouvement populaire et dynamique se construit en France pour refuser une Europe ultra-libérale et une politique gouvernementale de casse sociale générant une situation sociale difficile comme en témoignent les multiples mouvements sociaux qui secouent ces jours-ci l’Hexagone.
Or, La Réunion connaît des conditions plus catastrophiques ne serait-ce qu’en regard d’un seul critère, celui du niveau du chômage.
Nous ne pouvons nous mettre à l’écart de ce qui se dessine et se prépare en France.
Les évolutions constatées entre les deux sondages du “Journal de l’Ile” témoignent d’une intéressante prise de conscience. Nous sommes passés d’un “non” de résignation à un “non” de combat et de révolte. À un “non” positif, extrêmement combatif et porteur de perspectives crédibles.
Avec le “non”, nous savons que l’évolution des choses en France et en Europe ne se fera pas contre nos convictions. Avec le “non”, nous nous donnons les moyens de changer demain de manière plus citoyenne la réalité. Nous redevenons sujet politique et non objet de la politique. Comme l’adolescent qui se construit en s’opposant à ses parents, nous nous affirmerons en disant "non".
Le “non”, c’est notre étendard pour montrer de quoi nous sommes capable.
C’est surtout notre moyen d’exprimer notre passion pour une Europe apaisée, fraternelle, solidaire, plus soucieuse des plus faibles que du marché et de la libre concurrence. C’est à cette Europe-là que nous allons dire “oui” dimanche en votant “non”.

J. M.


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