Une goutte d’eau

12 avril 2006

La suppression du Contrat première embauche (CPE), après plus de deux mois d’intense mobilisation des salariés et des jeunes est une grande victoire sociale et politique. Un sérieux coup de frein est ainsi donné aux velléités gouvernementales de précarisation de l’emploi. Il reste tout de même le Contrat nouvelle embauche (CNE) - frère aîné du CPE - dont il va falloir également “s’occuper” si l’on veut contrecarrer l’aggravation de la précarité. Sans oublier le problème du travail des enfants apprentis à 14 ans et des enfants de 15 ans contraints au travail de nuit par la loi dite d’égalité des chances. (voir page 5)

Ce qui est vrai pour l’hexagone, l’est encore plus pour La Réunion, où la victoire contre le CPE peut s’analyser comme l’effet d’une goutte d’eau dans un océan de précarité. En éliminant le CPE, on est loin d’avoir fait reculer la précarité qui frappe massivement les Réunionnais.
Rappelons ce qu’écrit l’INSEE Réunion dans le dernier numéro de sa revue : "L’insertion professionnelle des jeunes est difficile. Près d’un sur deux est au chômage. Les emplois obtenus par les autres sont (...) de bas niveau, ou à durée limitée ou à temps partiel, quelques fois les deux ou les trois à la fois. Les salaires sont faibles et l’insatisfaction pousse beaucoup de jeunes occupés à chercher un autre emploi".

Cette précarité généralisée frappe aussi bien le secteur privé que public. Et l’on pense en particulier à la fonction publique territoriale, où la plupart des salariés ne sont pas “à l’essai” pendant un ou deux ans mais durant toute leur vie de travail, avec un salaire de misère.

Une telle société, où la précarité est la règle, peut-elle durer encore longtemps ?

L. B.


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