Une grande cause indocéanique

7 février 2006

Les chiffres varient d’un pays à l’autre, mais tous vont dans le même sens : le nombre de cas avérés de malades du chikungunya augmente dans les différentes îles du Sud-Ouest de l’océan Indien, voisines de La Réunion. Tandis que le fléau frappe notre île depuis près d’un an avec déjà plus de 50.000 personnes atteintes, on assiste à un début d’épidémie dans l’archipel des Comores, aux Seychelles, à Maurice et à Madagascar.
Il est difficile de dire si les peuples frères seront touchés dans les mêmes proportions que nous par ce virus. Cependant, compte tenu de ce que l’on sait déjà sur ce sujet ailleurs dans le monde et en fonction des problèmes auxquels nous risquons tous d’être confrontés, n’avons-nous pas intérêt à en faire de plus en plus une bataille régionale ?
Pendant des dizaines d’années au siècle dernier, les différents gouvernements en place à Paris ont tout fait pour freiner la coopération régionale. C’était une manière de perpétuer la politique ayant fait de notre île une colonie colonisatrice et de réduire nos relations extérieures au seul axe Nord - Sud. Depuis quelque temps, cela a commencé à changer, tout le monde est désormais conscient que le co-développement régional est une des clés pour relever les défis d’un océan de misères à forte croissance démographique.
Dans ce cadre, et pour nous en tenir au chikungunya, La Réunion a certainement un rôle à jouer dans la solidarité régionale à mettre en œuvre dans ce combat. Les recherches pour connaître le virus, ses vecteurs et sa transmission, ainsi que les travaux pour mettre sur pied les meilleurs moyens de lutte doivent servir à d’autres, en collaboration avec eux. Faire de la bataille contre le chikungunya une cause nationale c’est aussi en faire une grande cause indocéanique.

L. B.


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