« Une monstrueuse violation des droits humains »

28 juillet 2009, par LB

Sur deux pages, hier, "Le Quotidien" a rendu compte des émouvantes "maraudes" des bénévoles de la Croix-Rouge. Deux fois par semaine, ils traversent Saint-Denis et distribuent à manger et à boire à la centaine de personnes privées de tout domicile. Certes, cet article ne fait pas la "Une" de notre confrère. “Une” qui, quatre jours durant, s’est attachée à faire écho à un rallye automobile. Toutefois, la preuve est faite que la presse commerciale peut s’intéresser au problème numéro un du pays : la pauvreté d’une majorité de Réunionnais.
Dans ce reportage, on retrouve ces incontournables informations sur lesquelles "Témoignages" revient sans cesse et singulièrement, la souffrance endurée par les personnes condamnées à survivre dans la misère. « Quand on vit dans le confort, même minimum, on a du mal à imaginer les difficultés rencontrées par ceux qui sont dans la rue, jour et nuit », écrit le journaliste.

L’un de ces “maraudeurs” insiste sur la gravité de la situation sociale dans le pays : « il y a tellement de gens au bord du chemin, les besoins sont énormes. Des familles sont désespérées. Leurs moyens financiers baissent, […] les jeunes n’ont pas d’emploi et vivent aux dépens des parents ou grands-parents. Tout cela sur fond de société de consommation, ça fait un cocktail qui explose ».
Quand on connaît les gaspillages et les pillages qu’entraîne notre système économique basé sur la loi du profit et du marché, on se dit que s’attaquer aux conséquences dramatiques de ce système reste inefficace si on néglige de s’en prendre à leurs causes. Invoquer la « fatalité », comme le fait l’une des personnes privées de tout domicile, pour expliquer ces vies démolies par les inégalités et la misère n’est plus de mise.

Pour toutes ces raisons, lors de sa première session, le 27 juin dernier, le Comité Central élu par le 6ème congrès du PCR a adopté à l’unanimité une motion intitulée « Abolir la pauvreté* ». Cette motion n’a rien d’une proclamation d’intention : elle énumère 16 mesures concrètes et précises pour réorganiser notre économie et être ainsi en mesure d’atteindre l’objectif assigné.
« Ces pistes d’organisation solidaire montrent que l’abolition de la pauvreté exige que l’économie soit mise au service de l’intérêt général et non plus à celui des intérêts gigantesques d’une minorité », ajoute la motion.
Saluons donc la prise de position de notre confrère, elle va dans le sens d’un éveil des consciences auquel il faut espérer que le plus possible des acteurs du monde économico-politique et médiatique participent à leur tour. Plus nombreux nous serons, moins long sera le règne de la pauvreté, cette « monstrueuse violation des droits humains ».

L. B.


* « Abolir la pauvreté » – “Témoignages” samedi 18 juillet 2009


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