Une situation autrement plus grave

11 janvier 2007

Ce lundi était jour de rentrée scolaire en Seine-Saint-Denis où les maires (UDF) de Drancy et du Bourget avaient annoncé la gratuité des cantines. Conséquence directe : les 18 cantines de la commune de Drancy ont accueilli 120 enfants supplémentaires. « 5% d’enfants de plus et bientôt 10%, cela prouve bien qu’il y avait un besoin », affirme son député-maire (UDF) Jean-Christophe Lagarde. C’est « une économie de 130 euros par mois » pour une famille avec 2 enfants dont le revenu moyen est de 1.300 euros, précise-t-il.

Cette gratuité dont le coût financier (1,1 million d’euros par an) est compensé pour moitié par une dotation de l’État, a été applaudie par l’UNICEF qui rappelle qu’« un million d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté en France ». L’augmentation de la pauvreté entraîne, en effet, une baisse de plus en plus sensible de la fréquentation des cantines scolaires, privant d’un “repas équilibré” ceux qui en auraient le plus besoin. Du reste, Jean-Christophe Lagarde a déposé le 2 janvier à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à une « gratuité pendant toute la durée de la scolarité obligatoire », de 6 à 16 ans.

Derrière cette décision de gratuité perce donc la réalité d’une montée grandissante de la précarité, en France, accompagnée de son inévitable cortège d’exclusions. Mais à La Réunion, où 45% de la population vit sous le seuil de la pauvreté et où la faculté contributive des ménages est moitié moindre qu’en Métropole, la situation est autrement plus grave. C’est pourquoi les Réunionnais doivent impérativement agir pour obtenir du gouvernement les moyens de satisfaire la gratuité des cantines scolaires pour les enfants relevant des minima sociaux.

J.M.


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