Une société prisonnière

24 juillet 2008

Les médias ont signalé le dernier record du nombre de détenus dans les prisons françaises en juillet : 64.250 personnes, soit environ 1% des citoyens, croupissent derrière les barreaux de 200 prisons surpeuplées, où il n’y a que quelque 50.000 places.
Cette surpopulation inhumaine des geôles françaises est supérieure à la moyenne européenne. Mais à La Réunion c’est encore pire qu’en France. Avec plus d’un millier de détenus, soit environ 1,25% des habitants, jetés dans des prisons où le taux d’occupation est encore beaucoup plus élevé que là-bas. (voir le dossier de Stéphanie Longeras dans “Témoignages” du 8 juin 2007)

Selon une étude de l’Observatoire de la délinquance à La Réunion, les conditions de vie en détention sont particulièrement difficiles ici : « En entrant en prison, les détenus ne perdent pas seulement leur liberté, ils sont également atteints dans leur intégrité morale et physique ».
Cette situation est inacceptable. Pourquoi ? Parce que les autorités de l’État n’ont pas le droit de maltraiter des Réunionnaises et des Réunionnais comme des inhumains. Même si des crimes et des délits doivent être sanctionnés, il faut non seulement que ces sanctions soient justes - ce qui est rarement le cas - mais encore qu’elles soient appliquées dans le respect des personnes.

En plus, les autorités ne veulent pas s’occuper des causes multiples et complexes de ces problèmes. Les souffrances de nombreux Réunionnais confrontés au non-respect de leurs droits et de leur dignité ne sont pas prises en compte par des services publics de plus en plus ratiboisés. Cela nous donne une société prisonnière. Donc à libérer.

 L. B.  


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