“Une tâche” sur les festivités du 70e anniversaire de 1945.

31 octobre 2015, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Le 70e anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale a été amplement célébré. En France, en Russie et en Chine, 3 initiatives internationales grandioses ont ponctué l’agenda. La parade de Normandie a été l’occasion pour les Américains, les Anglais et les Français de se tailler une grande part de la réussite. Les répliques en Russie et en Chine ont permis de rétablir un certain équilibre dans l’explication de la fin de cette guerre.

A peine les flonflons des festivités terminés, les Américains et les Anglais sont accusés d’avoir fomenté des guerres pour renverser des régimes politiques qui ne correspondent pas à leurs intérêts. Si la France avait cultivé une position contraire concernant l’invasion de l’Irak, elle s’est rendue totalement complice par la suite, notamment en Libye et en Syrie. La Syrie a évité le pire au dernier moment car une solution diplomatique a été trouvée. Obama et Cameron ont rallié la position de la Russie, alors que Hollande était frustré de n’avoir pas pu intervenir militairement. Ce militarisme a semé un désordre indescriptible et a donné naissance à l’EI, adepte de la terreur. La Russie justifie ainsi son engagement militaire en Syrie.

C’est dans ce contexte qu’intervient le terrible aveu de Tony Blair, le 25 octobre, sur CNN. En 2003, il était premier ministre de la Grande Bretagne. Avec son ami, Georges Bush, président des Etats Unis, il décide de bombarder l’Irak. Ils obtiennent l’accord de l’ONU sur le fondement que l’Irak possède des armes de destruction massive et que son dirigeant est dangereux. Blair déclare : “je présente mes excuses pour le fait que les renseignements que nous avons reçus étaient faux…”. Il s’excuse également pour “les erreurs dans la planification et, certainement, notre erreur dans notre compréhension de ce qui se passerait une fois que vous avez supprimé le régime”.

Ainsi, il reconnait qu’il s’est trompé et qu’il a été incapable de gérer la suite. Ces aveux viennent après ceux de Collin Powell, secrétaire d’Etat à la Défense des Etats Unis, à l’époque. C’est lui qui a soutenu la thèse de l’intervention armée en Irak, devant l’ONU. En 2013, il déclare dans le Nouvel Obs : “Il est très dur d’oublier un tel moment surtout quand on vous en parle chaque jour pendant dix ans ! Depuis que j’ai découvert qu’un grand nombre d’informations que l’on m’avait fournies étaient inexactes, je ne cesse de me demander : qu’aurais-je dû faire pour éviter cela ?”

Dans le cas d’un acte criminel ordinaire, les 2 personnages auraient dû être déjà en prison, et leurs complices arrêtés. Au tribunal, ensuite, d’examiner le degré d’implication de chacun, question de vérifier s’ils peuvent disposer de circonstances susceptibles d’atténuer la sanction individuelle. Apparemment, les 2 mettent en cause la CIA. En plus, il y a les conditions de la réparation. Dans le cas présent, l’Irak a été détruit, ses dirigeants tués et sa population décimée. Ils n’ont pas eu un mot d’excuse envers le peuple d’Irak. Ils doivent réparation auprès des millions de gens qui ont manifesté dans le monde pour les empêcher cette guerre. Ils étaient si sûrs…

Après ces aveux publics, il appartient au Tribunal Pénal International d’agir. Sinon, la grande parade de Normandie aura été une imposture et une insulte aux yeux des peuples qui, depuis 70 ans, sont victimes des vainqueurs de 1945 et des gagnants du procès de Nuremberg qui a jugé les nazis. On a encore du temps, les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Collin Powell a-t-il déjà anticipé la décision ? Le titre de son livre : “j’ai eu de la chance” !

NB. Dans ce livre, Collin Powell considère que ce mensonge Onusien est une “tâche” dans une carrière exemplaire. En, plus il est Noir.

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