Une vision historique

24 août 2005

Hier, 23 août, était célébrée la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition. Une célébration complètement ignorée par la presse à La Réunion, y compris par “Témoignages”. Alors, rattrapons un peu cette erreur en rappelant que cette date a été choisie par l’UNESCO en souvenir de l’insurrection déclenchée par les esclaves de Saint-Domingue dans la nuit du 22 au 23 août 1791. Une insurrection qui a ouvert la voie à l’abolition de l’esclavage dans cette colonie française.
Cela nous conduit à soutenir une nouvelle fois la démarche du Comité pour la Mémoire de l’esclavage, qui a remis le 12 avril 2005 au chef du gouvernement un rapport proposant un programme d’actions afin que l’ensemble de la population française se sente concernée par la réparation de ce crime contre l’humanité que fut le système esclavagiste appliqué dans les colonies françaises.
Ce comité, présidé par l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé, a notamment proposé à l’État de faire du 10 mai, date du vote de la loi française reconnaissant ce crime, une “Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions”. Depuis avril dernier, le gouvernement diffère sa décision au sujet du choix de cette date.
En juin, le Comité pour la Mémoire de l’esclavage a dit au nouveau ministre de l’Outre-mer son souci de voir une décision prise "au plus vite" afin que puisse être lancé son programme d’actions qui concerne l’ensemble de la société française. Ce travail est nécessaire afin de permettre aux citoyens d’avoir une vision historique de la réalité. Soit de comprendre que nos sociétés sont le produit d’une histoire, faite en grande partie de luttes contre l’oppression et l’exploitation d’humains par d’autres humains.

L. B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus