Vagues de chaleur : l’Australie n’en est qu’au début

18 janvier 2014

L’an dernier, l’Australie avait connu des températures caniculaires lors du début de la saison chaude. Maintenant, tout comme La Réunion, l’Australie est en plein été. Le thermomètre continue de battre des records. Jeudi, Adelaïde était la ville la plus chaude du monde, avec 46 degrés à l’ombre. Il faisait 44 degrés à Melbourne. Cela a obligé les organisateurs de l’Open d’Australie à arrêter les matchs se jouant en plein air.
Or, d’après le Conseil australien du Climat, l’Australie n’en est qu’au début des effets du changement climatique. Selon l’auteur du dernier rapport de cette institution, « le changement climatique fait que nous nous dirigeons vers des chaleurs plus extrêmes encore ».
Les conséquences ne touchent pas seulement le sport ou les activités de loisir, explique le Conseil australien du Climat. Il faudra deux fois plus de pompiers qu’aujourd’hui car le risque des feux de forêt va se multiplier.

En quelques jours, un gigantesque incendie a détruit l’équivalent de la surface plantée en cannes à La Réunion. 21.000 hectares sont partis en fumée dans une montagne à l’Ouest de Melbourne. La protection civile craint la répétition de 2009 : des incendies avaient tué plus de 170 personnes, et plus de 400 personnes étaient décédées à cause de la canicule.
L’aménagement doit donc être revu, et cela pose la question de l’accès aux forêts. Le moindre feu mal éteint peut avoir des conséquences considérables.
C’est également une part importante de l’économie australienne qui est ébranlée. Ce pays a considérablement développé son agriculture. Les plantations sont immenses, et l’Australie fait partie des plus importants exportateurs de produits agricoles.
Avec la généralisation des vagues de chaleurs, ce modèle qui a mis des décennies à se construire est remis en cause en quelques années. Et l’Australie pourrait même être obligé d’importer du blé pour couvrir ses besoins.
« Autour de 2030, 2013 apparaîtra comme une simple année moyenne, explique au « Monde » Karl Braganza, responsable des études sur le climat au Bureau de météorologie. Et d’ici à 2080, elle sera considérée comme une année froide. »

En Australie, le gouvernement a coupé les vivres au Conseil australien du Climat, cette institution vit donc grâce à des capitaux du secteur privé. Mais la crise que connaît l’Australie montre bien que ce n’est pas en tentant de faire taire ceux qui réfléchissent sur l’avenir que l’on fait disparaître les problèmes. Ils sont toujours là et ils sont encore plus difficiles à résoudre à cause du retard accumulé.

 J.B. 

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