Vers d’importantes migrations

21 septembre 2005

Le Programme des Nations Unies pour le développement fait part de son pessimisme quant à l’état de la planète dans 10 ans. Selon le PNUD, les inégalités seront encore accrues, extraits : "plus de 41 millions d’enfants mourront avant leur cinquième anniversaire du plus facile à traiter de tous les maux : la pauvreté", "380 millions de personnes de plus dans les pays en développement vivront avec moins d’un dollar par jour d’ici 2015", "47 millions d’enfants dans les pays en développement ne seront pas scolarisés en 2015".
N’oublions pas non plus l’impact des changements climatiques sur des régions du Sud densément peuplées comme les deltas des fleuves.
Tout cela, c’est l’humanité dans 10 ans, avec une ligne de fracture qui ne cesse de s’accroître entre deux mondes : ceux qui bénéficient d’un confort acquis au prix du pillage des ressources des autres.
Dans ces conditions, il est facile d’imaginer que les mouvements migratoires que nous connaissons depuis des millénaires vont s’amplifier. Car pour des milliards d’humains, il s’agit d’échapper à la pauvreté qui menace la vie de leurs enfants. Puisque le système économique dominant de nos jours vise à garantir des inégalités et à les amplifier au profit des plus nantis sous couvert de “mondialisation”, comment alors s’étonner que ces 10 prochaines années, ils seront des millions à prendre tous les risques pour traverser des frontières. Car ils estimeront à juste titre que pour bénéficier du fruit de l’exploitation de leur pays, ils devront se déplacer sur les lieux de consommation de ces richesses. Et face à ce mouvement, il sera bien dérisoire de vouloir dresser de nouvelles barrières.

Manuel Marchal


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