Vers un apartheid sanitaire ?

9 février 2006

Hier matin sur les ondes de K.O.I., Jean Saint-Marc a rapporté trois anecdotes qui illustrent un problème grave à propos de l’épidémie de chikungunya :
1) Afin de mettre à l’abri des moustiques, les participants à la rencontre des vétérans du PCR dimanche prochain à Sainte-Suzanne, Jean-Max Hoarau est allé voir le concessionnaire des “Mosquito Magnets”, une sorte d’aspirateur qui attire les moustiques femelles porteurs du virus et les tue. Le vendeur avait une centaine de ces appareils en stock, il les a tous vendus, mais il faut noter leur prix très élevé, soit 990 euros pièce.
2) Avant-hier, un pharmacien a raconté à Jean Saint-Marc que dans la matinée il avait vendu près de 150 kits de répulsif personnel mais que ce produit est tellement cher que sa clientèle pauvre ne peut pas l’acheter et ne peut donc pas se protéger des moustiques.
3) Une enseignante apprend la veille de la rentrée que son bébé ne pourra pas être pris en charge par l’assistante maternelle le lendemain car celle-ci vient d’être frappée par le chikungunya et quand elle lui demande si elle n’avait pas les moyens de se protéger, elle lui répond "non, car les produits coûtent trop cher".
Cela veut dire que si tu as des sous, tu peux te protéger des moustiques ; sinon, prépare-toi au pire. "Ne va-t-on pas créer un véritable apartheid sanitaire à La Réunion ?", demandait le membre du secrétariat du PCR hier à l’antenne. Il est clair en effet que la cartographie du chikungunya risque de ressembler à celle des quartiers défavorisés.
C’est pourquoi, il a rappelé que l’État doit appliquer une mesure demandée par le président de la Région : la distribution gratuite des moyens de protection à la population la plus démunie, notamment les ayants droit de la CMU. C’est le meilleur moyen de mettre tout le monde à l’abri.

L. B.


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