Vers un “crash économique” ?

18 août 2005

Il est rare de pouvoir précéder l’événement comme l’a fait l’édito de “Témoignages” de mardi : nous ne pensions qu’à faire réfléchir sur tous les facteurs qui, dans le contexte économique actuel, pourraient rendre les transports aériens moins sûrs.
Le transport aérien a connu ces trente dernières années une croissance annuelle de 4 à 5% en France ; c’est tout de même près du double de la croissance économique. Dans les années 60, les prospectives portaient sur un doublement de la consommation énergétique tous les 10 ans. C’est aujourd’hui dépassé et le carburant entrerait pour 20% dans le prix de chaque billet d’avion.
Si certains pensaient pouvoir claironner, il y a encore cinq ans, que les risques de mourir en voiture étaient 90 fois supérieurs à ceux de l’avion, les choses ont évolué, et pas dans le sens d’une sécurité accrue pour les transports aériens.
Les chiffres disponibles sur les accidents d’avion sont plutôt trompeurs. Ils nous disent que vingt accidents graves ont, depuis cinq ans, causé dans le monde la mort de 3.127 personnes. C’est sans compter les accidents non comptabilisés parce qu’ils ont fait moins de cent victimes ! Et puisque nous voilà en pleine comptabilité macabre, notons que vingt collisions automobiles ne produiront jamais un tel bilan. D’où les efforts de la prévention routière...
Les dirigeants américains - dont la pensée stratégique n’a pas beaucoup évolué depuis la conquête de l’Ouest - préfèrent planifier l’attaque de l’Iran à l’arme atomique.
Le développement durable ne peut que tourner le dos à cette logique qui conduit tout droit, comme le dit un chercheur américain, au “crash économique”. Faudra-t-il en passer par là pour tout changer ?

P. David


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