Vers un monde sans loi ?

7 mars 2003

La menace se précise.
Les heures qui viennent sont grosses d’un danger mortel pour le Droit international élaboré au fil des décennies passées.
Nous nous trouvons, même si toute comparaison reste approximative, dans une situation analogue à celle qui prévalait le 2 octobre 1935 lorsque Mussolini déclencha l’invasion de l’Éthiopie pour en chasser, le 5 mai 1936, son dirigeant le Négus Haïlé Sélassié.
À l’époque la SDN (Société des Nations) avait condamné cette agression mais la France et l’Angleterre refusèrent d’appliquer les sanctions décidées par la SDN et abandonnèrent l’Éthiopie au gouvernement fasciste de Mussolini. Ainsi périt la Société des Nations, l’ancêtre de l’ONU. Quelque temps après éclata la guerre d’Espagne, elle-même suivie de la seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui, se déclarant investi de la mission de débarrasser l’Irak de son dictateur, le président des États Unis d’Amérique proclame qu’il est prêt à envahir l’Irak avec ou sans l’accord de l’ONU. Et même si les nations membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU opposent leur veto à la guerre, George W. Bush affirme qu’il passera outre.
Cette décision est d’une gravité sans précédent depuis la seconde guerre mondiale. Si une telle éventualité se confirmait, cela rejetterait toute la communauté internationale plusieurs années en arrière, à l’époque où MM. Mussolini et Hitler se livraient impunément à leurs jeux de guerre avec la bénédiction accordée à Munich - au nom de la préservation de la paix - le 29 septembre 1938 par la France et l’Angleterre.
Si les États-Unis, outrepassant une décision contraire de l’ONU, envahissaient l’Irak, alors, tout à coup, le monde entier passerait du statut de société régie par le Droit international à celui de jungle où seule prévaudrait la "loi" du plus fort, dont chacun sait qu’elle est surtout la seule "loi" acceptée par les hors-la-loi.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus