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24 novembre 2021, par
Après un an de mobilisations massives, de blocages et de grèves du milieu agricole indien les travailleurs ont réussi à faire reculer le gouvernement qui va retirer sa réforme agricole.
Le premier ministre Narendra Modi a annoncé que, lors de la session parlementaire d’hiver, les lois agricoles, conspuées depuis une année comme des « lois noires », seraient abrogées. Adoptées en septembre 2020, elles suscitent depuis l’ire du monde agricole indien. On ne parle pas dans le sous-continent de 5 à 6 % de la population qui vivent du travail de la terre et de l’élevage, comme en Europe. En Inde, c’est 70 % de la population qui dépendent du travail paysan. Le gouvernement de Narendra Modi décide en 2020 de libéraliser la commercialisation des produits agricoles en permettant aux producteurs de vendre directement aux entreprises privées, une mesure qui entraînerait la disparition des prix minimum garantis. Cette décision, susceptible d’appauvrir encore davantage les paysans, entraîne une mobilisation nationale conduite par les syndicats.
Ces lois, adoptées par le Parlement en septembre 2020, visent à déréguler le secteur agricole en faveur du secteur privé. Si le gouvernement de Narendra Modi insiste sur la nécessité et le bien-fondé de ces lois, soulignant que les agriculteurs indiens disposeront un libre choix de vendre leurs produits et que des investisseurs pourront mieux investir, les agriculteurs indiens perçoivent ces lois comme « un feu vert à l’inflation » des coûts des denrées et de la production agricole. Les opposants à la loi s’appuient sur l’exemple du Bihar (État du nord-est de l’Inde), où la suppression en 2006 des mandis (marchés de gros supervisés par chaque État et dont le gouvernement fédéral prévoit la suppression) a entraîné une baisse des revenus des paysans.
Au cours des dernières décennies, les paysans ont vu leurs marges bénéficiaires se réduire et leurs dettes augmenter. Une étude publiée en 2020 par l’université agricole du Pendjab indique que les paysans du Pendjab sont endettés à hauteur de quatre fois leur revenu annuel. Ces vingt dernières années, 300 000 paysans se sont suicidés en Inde. En 2018, des manifestations rassemblant des dizaines de milliers de paysans s’étaient succédé pour dénoncer notamment les très forts taux d’endettement et de suicides. Même s’il est très inégalitaire, ce système permet aux agriculteurs d’avoir un prix de soutien minimal (MSP) garanti par l’État. Ce dernier assure aux exploitants qu’ils ne vendront pas leurs produits en dessous d’un certain prix, en obligeant « les marchés de gros » à n’acheter qu’au-dessus du seuil minimal permettant ainsi d’assurer un revenu minimum pour les travailleurs agricoles. En cherchant à faciliter la vente de la production agricole à l’industrie agro-alimentaire directement, la réforme agricole menaçait d’une chute massive des revenues des paysans.
Face aux « lois noires », les paysans ont réagi massivement. On se souviendra notamment du blocage de la capitale New Delhi par plusieurs centaines de milliers de travailleurs venant des quatre coins du pays et érigeant des barrages routiers pour faire entendre leur mécontentement pendant plusieurs semaines en fin d’année 2020. Une mobilisation qui avait obligé le gouvernement à tenter la voix des négociations comme sortie de crise auxquelles les syndicats se sont opposés notamment par l’intermédiaire de Yogendra Yadav, porte-parole de l’organisation paysanne Swaraj India qui avait déclaré à l’époque que le premier point à l’ordre du jour des discussions avec le gouvernement devait être les modalités d’abrogation des trois lois.
Par la suite et face la répression, les manifestants s’étaient installés aux abords de la ville. Les paysans s’y sont organisés pour assurer leur subsistance dans la lutte et imposer leurs revendications : ceux-ci ont organisé notamment une distribution d’eau potable, de vivres et d’électricité sur les barrages pour tenir, avec le soutien des habitants de la ville. Une solidarité exceptionnelle qui a fragilisé le gouvernement jusqu’à le faire reculer définitivement avec les annonces du premier ministre Narendra Modi il y a quelques jours.
En plus d’être une victoire importante pour notre camp social, la révolte des agriculteurs indiens a mis en lumière tout un système d’exploitation agricole défectueux qui précarise les travailleurs et détruit la planète. En effet, la « Révolution verte » menée par l’Inde qui a pour objectif de devenir autosuffisante en termes d’alimentation de sa population, soit près de 1,4 milliards d’habitants, a permis une modernisation des techniques agricoles mais en entraînant une hyperspécialisation de la production et un endettement massif des travailleurs agricoles. Si les récoltes sont mauvaises, voire détruites, notamment pour les monocultures, cela impacte très fortement le revenu des agriculteurs qui croulent déjà sous les dettes.Sous la pression de cette situation, ce n’est pas moins de 948 agriculteurs indiens qui se suicident chaque mois selon le dernier rapport du ministre de l’intérieur en 2016.
Même si nous devons nous réjouir du recul du gouvernement de Narendra Modi face à la révolte populaire et une victoire acquise par la lutte, il est nécessaire pour les travailleurs indiens de continuer à lutter pour ne pas se contenter des miettes d’un gouvernement qui les précarise. En réalité, l’abrogation des trois lois visant à libéraliser le marché agricole est encore insuffisante. Premièrement, le MSA et les « mandis » ne profitent pas à tous les exploitants et reste très inégalitaire, car il prend en compte majoritairement les cultures de riz et de blé. De plus, l’intensification de la production pose un problème écologique et de qualité des récoltes : les nappes phréatiques se vident, les sols se retrouvent sans vie, et l’air et l’eau se polluent. Enfin, il s’agit ici en dernière instance d’une décision électoraliste puisque les annonces arrivent à quelques semaines des élections régionales où le parti du premier ministre Narendra Modi serait en mauvaise position selon certains sondages. Et ce notamment dans l’Etat du Pendjab qui regroupent les plus grandes exploitations agricoles du pays mais aussi dans l’Uttar Pradesh, l’Etat le plus peuplé d’Inde regroupant 250 millions d’habitants. Sans compter que la décision intervient le jour du Guru Purab, date d’anniversaire de la naissance du fondateur du sikhisme, religion minoritaire dans le pays mais majoritaire parmi les agriculteurs protestataires. Reste à savoir maintenant comment résoudre la crise agricole. Les manifestants réclament, eux, une loi garantissant un prix minimum pour les récoltes.
« Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde ». Ghandi
Nou artrouv’
David Gauvin
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