Violence en bout de chaîne

21 décembre 2004

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Moins d’un mois après la manifestation du 28 novembre dernier à Saint-Denis contre les violences faites aux femmes et en pleine célébration du 20 Désanm, un drame affreux nous rappelle que notre devoir prioritaire est d’agir tous ensemble chaque jour contre toutes les formes d’oppressions dans notre société.
Dans la nuit de samedi à dimanche, au Port, un homme de 46 ans, Jean-Luc L., a tué sa compagne, Marie-Josée F., 39 ans. L’auteur des coups mortels, souffrant de maladie alcoolique, reprochait à sa victime d’avoir bu de son rhum.
Au lieu de porter des jugements moraux sur les acteurs de ce fait divers tragique (que savons-nous de la vie de ces deux personnes, de tout ce qui depuis leur naissance les a conduites à ce drame ?), réfléchissons au fait que cette violence arrive toujours en bout de chaîne. Une chaîne de violences et d’oppressions multiples.
Ainsi, par exemple, ce genre d’événement fait inévitablement penser à toutes les formes de violences sociales, culturelles et politiques infligées aux femmes : le mépris machiste, la culture sexiste, l’idéologie de la femme objet, les discriminations dans le droit à l’emploi, au logement et dans le travail même ; il faut citer aussi les carences des services publics (appareil judiciaire, police, acteurs sanitaires et sociaux...) face aux appels au secours des victimes et de leurs proches. La souffrance mentale, comme l’alcoolisme frappant hommes et femmes, n’est pas suffisamment prise en compte dans ses causes ni soignée comme il faudrait.
Après la célébration du 20 Désanm, la lutte continue donc pour briser toutes les chaînes des esclavages d’aujourd’hui. Car notre liberté à tous passe notamment par le respect des droits et de la dignité des femmes.

L. B.


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