Voici venu le temps du démantèlement de l’Education Nationale

14 juin 2020, par Julie Pontalba

En France l’école n’est pas obligatoire, seule l’instruction l’est. De fait, le confinement a obligé chaque famille à expérimenter la classe à la maison. Puis, à la fin de cette période c’est le constat des classes vides après trois semaines de reprise et cela malgré des moyens importants investis pour satisfaire aux meilleures conditions sanitaires d’accueil. Quelle leçon en tirer ?

Pendant deux mois, la population a été matraquée par des messages et un climat de psychose. Chaque jour les médias égrenaient le nombre de contaminés et de morts, les activités étaient à l’arrêt et les sorties militairement contrôlées. Au moment de revenir prudemment à la normale, ce sont les enfants que l’on envoie en premier au front. Or, dans la conscience collective, devant un risque potentiel, ce sont eux que l’on protège. Aussi la décision d’ouvrir d’emblée les écoles a heurté les consciences, à tel point que plusieurs maires s’y sont refusés.
Loin de rassurer, le ministre de l’éducation nationale entretient le trouble. A quelle fin ? D’un côté, il culpabilise les parents et enseignants en disant qu’il faut que tous les élèves retournent à l’école “avant fin mai” et que “les enfants sont plus en sécurité à l’école qu’à la maison” ; d’un autre côté, 63 pages de recommandations sont publiées pour imposer notamment des classes de 10 élèves maximum, ce qui est matériellement impossible si tous les élèves se rendent en classe. Enfin, en poursuivant le dispositif de continuité pédagogique ou classes virtuelles et en permettant l’accès des écoles sur la base du volontariat le gouvernement ne contribue évidemment pas au retour de « tous les élèves ».

En réalité le gouvernement expérimente la distanciation des enfants avec l’école. Il jette la suspicion sur l’utilité d’un professeur dans une classe avec des élèves : si la télé, Internet, les parents peuvent remplacer un professeur pendant plusieurs mois, et même, lorsque les écoles sont ouvertes alors à quoi bon payer un personnel inutile ? Des parents alimentent le débat dans ce sens. Les sites d’Instruction En Famille (IEF) ont connu une augmentation de fréquentation depuis la « classe à la maison ». Ces parents pensent que leurs enfants auraient une meilleure éducation scolaire s’ils étaient chez eux et se renseignent sur le sujet.

C’est un soutien inespéré pour un gouvernement qui n’a eu de cesse de démanteler les services publics : services postaux, fiscaux et hospitaliers… Le démantèlement des services publics scolaires est en marche !

Julie Pontalba

A la Une de l’actuCoronavirus

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus