Vote de confiance : une occasion perdue

18 septembre 2014, par J.B.

Comme prévu, le premier ministre a exposé la politique générale du gouvernement et du président Hollande. Trois lignes ont été consacrées aux Outre-Mers sur un discours de 45 minutes. C’est la preuve qu’en France, les dirigeants politiques ont perdu la boussole qui leur aurait permis de s’orienter dans un monde qui bouge. Le pire, ce sont les députés qui ont laissé filer une occasion en or.

Voici le paragraphe qui nous concerne, extrait de son discours : « Et je pense à nos Outre-mer qui font face à une situation difficile marquée par la vie chère, le chômage et les problèmes de logement. Ils peuvent compter sur mon Gouvernement pour leur développement économique et social. » Il ne manquait plus qu’il dise : « je vous aime ». Mais d’autres dirigeants politiques français l’ont déjà dit dans le passé. Comment imaginer ce genre de propos qui relève d’un paternalisme éculé, à la limite de la provocation quand on connaît la situation ?

Car, il est clair qu’il n’arrive pas à situer les peuples d’outre-mer dans la dynamique mondiale, ce qui leurs confère un rôle historique. Le siècle qui a commencé, repense la place et le rôle de nos territoires sur tous les continents, en les intégrant dans le grand voisinage, composé d’Etats souverains. Par exemple, la Guyane partage avec le puissant voisin Brésil une longue frontière commune. La France se trouve à des milliers de kilomètres de là. La Réunion se trouve à 200 kilomètres de Maurice et 600 kilomètres de Tamatave, capitale portuaire de Madagascar, mais à 10 heures de vol d’avion de la France.

Dire « ils peuvent compter sur mon Gouvernement », c’est très prétentieux au moment où notre « développement économique et social » est bloqué justement, victime du colbertisme et du métropolisme qui dure depuis 3 siècles et demi. C’est pourquoi il est très regrettable que 7 députés réunionnais ont préféré voter selon leur attitude personnelle, oubliant la défense des intérêts du peuple qui souffre. Aucun n’a voté contre. C’est une occasion perdue.

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  • Souvan nad vote, lé vérouyé davans, pa dé considératyon personel kit à foutenlèr ; ékom touzour sak lé dann la galèr lé viktim dé sé bann aranzman.


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