Vous avez dit “positif” ?

14 décembre 2005

En toute chose il y a quelque chose de positif. C’est également le cas pour cet ignoble article 4 de la loi du 23 février 2005, qui exige des historiens et des enseignants qu’ils vantent "le rôle positif" de la colonisation. En effet, cette "loi de la honte" a au moins eu pour effet de remettre sur la table un problème que la France n’a jamais réussi à régler : celui d’assumer son passé colonialiste, avec toutes ses séquelles et survivances.
Tout le monde aujourd’hui s’empare de ce problème, qui devient l’objet d’un débat national. Ce débat permet d’accélérer enfin le processus pour fixer la date officielle de la "Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions", selon les termes du Comité pour la Mémoire de l’esclavage.
Le débat sur cette loi entraîne de nombreuses initiatives positives, comme les campagnes de pétitions pour son abrogation et cet appel du collectif "Devoirs de mémoires" publié jeudi dernier par “le Nouvel Observateur” sous le titre : "Pour que nos voix comptent, fédérons nous !". Un certain nombre de personnalités y appellent à s’inscrire sur les listes électorales afin "que Liberté, Égalité, Fraternité s’inscrivent réellement dans notre quotidien".
Parmi les parrains de l’initiative on trouve Jamel Debbouze, Joey Starr, Lilian Thuram, Mathieu Kassovitz, Mohamed Dia, Les Robins des bois, Lady Laistee, Dadoo, Tété etc...."Si on ne s’occupe pas de la politique, disent-ils, la politique s’occupe et s’occupera de nous. Œuvrons chacun à notre échelle. Ensemble choisissons de construire l’avenir".
À La Réunion également, le débat autour de cette loi - dénoncée par “Témoignages” depuis son vote - contribue à élever la conscience politique et la mobilisation citoyenne. Vous avez dit “positif” ?

L. B.


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