Vous avez dit « transplanté » ?

15 décembre 2007, par J.M.C.

Quand il s’exprime spontanément, Jean-Paul Virapoullé a l’habitude de la formule. Ainsi, en parlant des troubles survenus à Saint-André, il déclare que depuis qu’il y a des « transplantés » dans la ville, la population n’est plus tranquille. Au-delà de l’aspect polémique et provocateur vis-à-vis de la communauté comorienne, notamment, l’expression employée interpelle directement la conscience.

En effet, pour quelqu’un dont les ascendants ont été transplantés de l’Inde à La Réunion, c’est un peu fort de café. Manque de discernement politique, injure à l’Histoire...

Mais, par ailleurs, et là où le bât blesse, c’est lorsqu’on sait que ce personnage a bénéficié d’une transplantation rénale après une longue maladie. Quand on connaît l’importance des besoins dans le monde, chacun peut mesurer la chance que Virappoullé a eu d’avoir trouvé un donneur. Cela lui a permis de prolonger son existence et de continuer de profiter de la vie, à La Réunion.

Par un retour sur l’Histoire, n’y a-t-il pas là une symbolique forte de la transplantation : celui qui donne et celui qui reçoit ne font plus qu’une seule et même entité, par organe ou lieu interposé. Dès lors, qui est le « transplanté » ? Pourquoi utiliser de tels propos ? Si la greffe est réussie, il ne peut être question de phénomène de rejet.

En un mot, pourquoi ce bonheur, que nous pouvons tous imaginer immense chez le sénateur-maire, ne serait-il pas partagé à Saint-André, entre transplantés ?

J.-M. C.


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