LE PORT : Projet d’aménagement des Mascareignes
Gare aux apprentis sorciers !
27 novembre 2023, par
Ce lundi 27 novembre est organisé une réunion de restitution dans le cadre de l’enquête publique ouverte pour un projet d’aménagement dit « des Mascareignes » qui, s’il se réalise, va sacrifier le dernier espace de zone naturelle de savane de la commune. Mais il y a plus grave ! La section portoise du PCR, réunie en début de semaine, alerte la population sur le risque que ce projet ferait peser sur la ressource en eau de la commune.
La problématique de l’eau a toujours été une question sensible au Port, depuis l’origine de cette commune instituée à la fin du 19e siècle dans ce qui était alors la pointe la plus aride de l’île.
Il n’en a pas toujours été ainsi, mais comme cette zone n’était pas habitée auparavant, elle a subi un très fort déboisement depuis les origines du peuplement.
Dans le dernier tiers du 20e siècle, une re-végétalisation volontariste a permis d’atténuer ce caractère aride et desséché. Mais néanmoins, la situation reste fragile : la ville, en prenant de l’importance, serait arrivée au maximum de l’exploitation de la ressource en eau disponible. Toute extension de l’urbanisation porte un risque grave de pollution de la nappe phréatique, par l’eau marine souterraine ou de façon accidentelle.
C’est dans ce contexte qu’intervient le projet de ZAC Mascareignes qui concerne une des dernières zones naturelles – la savane du Port. Un tel projet comporte outre le risque d’une atteinte à la biodiversité, le risque d’atteindre un point de non-retour dans la ressource en eau : cette ressource pourrait devenir inexploitable et de façon irréversible ! Une vraie catastrophe sociale, économique et écologique.
Du reste, au plan national, les extensions urbaines telles que celle-ci sont mises sur la sellette. Il est recommandé de ne pas ajouter à l’artificialisation importante des sols, pour protéger la diversité et pour laisser les eaux de pluie recharger la nappe phréatique.
En ce qui concerne le Port, ce projet n’a aucune priorité, car il existe bien d’autres moyens d’équiper la ville en nouveaux logements : l’utilisation des “dents creuses” dans la zone déjà urbanisée, la réhabilitation de constructions anciennes ou encore des constructions à R +2 ou 3, là où c’est possible de densifier l’habitat.
D’une façon générale, les changements climatiques doivent conduire à la plus grande prudence dans nos choix d’aménagement.
Nous devons être d’autant plus prudents que le maire du Port n’a plus aucun pouvoir de décision sur la gestion de l’eau, depuis qu’il a donné son accord sans condition au transfert de la compétence eau vers le TCO.
L’exemple de l’usine de potabilisation de Pichette peut faire réfléchir les Portois. Cette usine a été réalisée par la commune du Port et implantée à La Possession : elle alimente les deux communes depuis une vingtaine d’années et a besoin aujourd’hui d’une remise à niveau de son système de filtration pour garder un bon rendement. C’est un investissement d’environ 20 millions d’€… que le TCO n’a pas retenu dans les investissements prioritaires.
Ainsi, c’est la garantie de notre ressource qui est mise à mal et c’est une conséquence directe de l’incurie de la municipalité portoise – qui avait la possibilité de faire un autre choix, et de son incapacité à défendre les intérêts de la population du Port.
La Section PCR Le PORT