La CGT reçue à l’Élysée
Opération séduction d’Emmanuel Macron
mardi 29 août 2023
La rencontre entre Sophie Binet et Emmanuel Macron est présentée par les médias et notamment les proches du président comme une prise de contacts avec la numéro un de la CGT, fervent détracteur de la réforme des retraites du gouvernement et d’autres réformes jugées anti-sociales.
Après Patrick Martin du Medef, Sophie Binet de la CGT est reçue par Emmanuel Macron à l’Élysée. Après, elle Marylise Léon de la CFDT sera également entendue par le chef de l’Etat.
Cette rencontre entre Emmanuel Macron et Sophie Binet n’a pas vocation à avancer sur certains dossiers précis. D’ailleurs, cette dernière n’a pas hésité à se montrer vindicative au micro de France Inter le 29 août matin.
Sophie Binet a demandé l’organisation d’un référendum sur le réforme des retraite avant sa rencontre avec Emmanuel Macron. "J’entends avec intérêt parler de référendum et le premier sujet sur lequel il faut organiser un référendum, c’est la réforme des retraites, parce que cette réforme ne passe toujours pas", a-t-elle ajouté, assurant que cela "permettrait de sortir de l’impasse".
La numéro un du syndicat de gauche veut également mettre la question « de la répression syndicale » sur la table. "Ça va trop loin, on a franchi un cap en cette rentrée avec un dirigeant national de la CGT qui est convoqué pour la première fois devant le commissariat pour avoir organisé la mobilisation pendant la réforme des retraites, c’est un signal qui est donné au plus haut sommet de l’Etat qui est extrêmement mauvais", a-t-elle regretté.
Cette dernière a fait référence à un des secrétaires confédéraux de la CGT, Sébastien Menesplier, a été convoqué en tant que "personne morale" par la gendarmerie pour le 6 septembre.
Selon un dirigeant de la CGT, cela fait suite à une coupure de courant opérée le 8 mars, lors de la contestation contre la réforme des retraites, à Annonay (Ardèche), bastion du ministre du Travail, Olivier Dussopt, et qui avait privé plusieurs milliers de foyers d’électricité.
Outre des sujets épineux, la rencontre se tient quelques jours après l’annonce par l’intersyndicale d’une nouvelle journée de mobilisation le 13 octobre. Le mot d’ordre est l’augmentation des salaires.
Un point que la numéro 1 de la CFDT, Marylise Léon, qui doit être reçu la semaine prochaine, compte également aborder avec Emmanuel Macron, annonce-t-on du côté de la centrale réformiste.
Ces rencontres très discrètes de l’Élysée change du ton jugé méprisant du gouvernement, et notamment d’Emmanuel Macron lors des mouvements contre la réforme des retraites. Pendant des semaines, les différents membres de l’intersyndicale avaient demandé au chef de l’État de les recevoir. Une demande rejeté par le principal intéressé qui avait laissé sa première ministre, Élisabeth Borne, gérer le dossier.
A quelques heures de sa première entrevue en tête à tête avec Emmanuel Macron, Sophie Binet a assuré qu’elle allait tout d’abord lui dire qu’il "faut qu’il descende de sa tour d’ivoire", a-t-elle lancé, interrogée sur France Inter.