Les partis d’oppositions formulent leurs revendications
Pas d’illusion pour la Gauche concernant l’« Initiative politique d’ampleur » d’Emmanuel Macron
mercredi 30 août 2023
Attendus le 30 août à Saint-Denis, la Nupes, les Républicains et le Rassemblement national ont déjà fait part des sujets qu’ils jugent les plus urgents. Un moyen de faire pression sur le président Emmanuel Macron et l’inciter à écouter les revendications de son opposition.
Le président Emmanuel Macron a décidé de lancer une « grande initiative politique », afin de trouver des voies de concorde (et de passage) pour surmonter les situations compliquées à l’Assemblée nationale, bloquée par la majorité relative.
Rentrée scolaire, pouvoir d’achat et réforme des retraites pour la Nupes
Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF) et Marine Tondelier (EELV) de la Nupes ont cosigné un courrier dans lequel ils se sont dits « interloqués » par les termes du courrier présidentiel. « Vous y faites l’impasse sur l’immense blessure que vous avez infligée au pays en passant en force le projet de réforme de la retraite à 64 ans », écrivent-ils encore.
Les présidents de partis assurent ne pas se faire « d’illusions » quant aux « objectifs » d’Emmanuel Macron, et à ses « opérations de communication sans lendemain et sans effets ». Raison pour laquelle, ils ne participeront pas au dîner organisé à l’issue du rendez-vous, et dont ils ne comprennent pas « ce qu’il viendrait apporter à nos concitoyens ».
La Nupes a fit plusieurs propositions « alors que se profile une rentrée difficile ». Ils évoquent les « difficultés de recrutement dans l’Éducation nationale », « l’augmentation de plus de 11% du prix des fournitures scolaires », la « rentrée étudiante » et la hausse du coût de la vie étudiante ainsi que « le prix de l’électricité » et du carburant. Autant de sujets qui doivent être « traités en priorité pour soulager les difficultés de nos concitoyens ».
L’alliance de gauche demande à l’unisson un référendum sur le report de l’âge légal de départ à la retraite. « C’est pour nous aujourd’hui le seul projet de référendum qu’attendent les Françaises et les Français. »
Immigration, autorité et pouvoir d’achat pour l’extrême droite et la droite
Le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella a été le premier à communiquer. Dans une lettre envoyée le 30 août au chef de l’État, il rappelle que son parti est dans une « opposition ferme mais constructive ». Il réclame « une consultation du peuple français », le jour des élections européennes - le 9 juin 2024 - portant sur la question de la « politique d’immigration ». « Cette consultation permettra de redonner la parole aux Français sur un sujet vital pour leur sécurité, leur identité et leur système de protection sociale », a écrit l’eurodéputé.
Il évoque aussi le pouvoir d’achat qui selon lui demande « un moratoire sur toute augmentation d’impôts et de taxes » qui sera décrété « d’ici la fin » du quinquennat. Il exige aussi des « gestes significatifs en faveur du pouvoir d’achat », comme « la baisse des factures énergétiques et des prix des carburants, la défiscalisation des hausses de salaires jusqu’à 10% et la suppression de la CVAE pour les entreprises ».
Concernant le thème de l’école, il veut « la garantie d’une refonte des programmes scolaires mettant l’accent sur une haute maîtrise des apprentissages fondamentaux ».
Pour le Président des Républicains, Éric Ciotti veut lui aussi obtenir d’Emmanuel Macron un référendum sur l’immigration. Il l’a confirmé mardi matin sur BFMTV, en réclamant une « réforme constitutionnelle » qui permette « d’agir à nouveau » pour faire face à la « submersion » migratoire.
Le chef de la droite veut aussi « plus d’autorité », pour qu’il y ait « de l’ordre dans la rue », et appelle à « de la liberté » pour les Français et leur pouvoir d’achat, avec « moins d’impôts, moins de charges ». « Voilà les maux de notre pays : le désordre, la violence et l’immigration », résume l’élu.