Lettre de Macron aux partis : Insoumis et Communistes indiférents aux pressions
lundi 11 septembre 2023
Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, et le patron du PCR, Fabien Roussel, n’ont pas été convaincu par la lettre du président Emmanuel Macron. Ce dernier attend des partis d’opposition leurs « propositions de modifications et d’ajouts ».
Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, adressera « peut-être dans les prochains jours » ses propositions de modifications à la lettre de synthèse élaborée par le chef de l’État après les Rencontres de Saint-Denis.
Après la lettre de synthèse envoyée le 7 septembre par Emmanuel Macron, les responsables politiques présents fin août aux Rencontres de Saint-Denis doivent faire parvenir leurs « propositions de modifications et d’ajouts » d’ici le 10 septembre dans la soirée.
Le coordinateur de La France insoumise (LFI) a indiqué sur le plateau de BFM ne pas avoir "l’habitude de céder aux injonctions du président de la République. Si on souhaite lui répondre, on lui répondra peut-être dans les prochains jours, on verra, son délai n’est pas le nôtre".
Dans son courrier de six pages, Emmanuel Macron évoque de nombreux sujets, avec l’idée de faire une proposition « dans les semaines qui viennent » sur un élargissement du recours au référendum. Il a invité les chefs de parti à lui transmettre « leurs propositions de modifications ou d’ajouts » avant le 10 septembre. Il propose également d’organiser une nouvelle réunion, sur le même format, durant l’automne, à Saint-Denis.
Les communistes veulent des actes
Le patron du PCF, Fabien Roussel devient la personnalité préférée des électeurs de gauche, selon un sondage, a répondu dans la nuit de samedi à dimanche pour réclamer des « réponses inédites ». « Comment avancer, dialoguer, dans un cadre si restrictif, si cadenassé ? », a également écrit le député du Nord, en appelant à plus de dépenses publiques.
Il a indiqué "nous voulons des actes, des actes, des actes. Car il y a urgence. J’attends de votre part des propositions concrètes à soumettre rapidement au Parlement, répondant aux graves problèmes que rencontrent nos concitoyens. En agissant rapidement sur la baisse des prix alimentaires, de l’électricité, du gaz et de l’essence. En garantissant des salaires permettant de vivre et tenant compte de l’ancienneté, des diplômes, de la dureté des métiers et respectueux de l’égalité professionnelle femmes-hommes. En respectant les élus locaux, de proximité, qui vous alertent depuis tant d’années sur la perte d’autonomie fiscale, le recul des services publics, l’abandon qu’ils ressentent".
Selon Fabien Roussel, la France a besoin "d’un contrat social ambitieux. Comment y travailler, alors même que vous avez annoncé votre volonté de réduire la dépense publique et que votre Première ministre a déjà menacé le Parlement d’un nouveau recours à l’article 49-3 pour faire voter le budget 2024 ?".
Le leader communiste rappelle que la France a aussi besoin d’investissements massifs dans la transition écologique, l’école publique, les services de santé, dans tous les services publics. Selon lui, la France "doit se libérer du poids de la finance pour relever le défi du grand âge, celui de l’eau comme celui du logement. Elle doit retrouver la maîtrise de ses choix politiques, de ses frontières, pour lutter contre les trafics de drogues, d’armes, d’êtres humains, contre l’évasion fiscale, contre les délocalisations et les importations de produits au bilan carbone dévastateur ou de denrées alimentaires qui minent le travail de nos paysans".
Alors qu’une nouvelle réunion pourrait se tenir à l’automne, l’Insoumis Manuel Bompard n’a pas davantage envie de se rendre à nouveau à la rencontre d’Emmanuel Macron. « Nous n’avons pas l’intention de participer toutes les semaines à ce type de comédie (...) Je ne vais pas continuer à participer à une opération de communication totalement ridicule et extraordinairement monarchique », a-t-il déclaré.