Coronavirus à La Réunion : après la déclaration du président de la République -2-

300 euros par mois : le prix du refus du vaccin pour un travailleur

15 juillet 2021, par Manuel Marchal

Pendant que nos voisins à Maurice imposent jusqu’au mois d’octobre une quarantaine de 14 jours à tous les arrivants, qu’ils soient vaccinés ou non, Paris impose un autre choix que la fermeture de notre île à toute nouvelle contamination par des variants importés par des passagers venant de France. Il s’agit de l’application mécanique d’une décision dictée pour satisfaire les intérêts du capitalisme : utiliser l’argent versé par les travailleurs dans la Sécurité sociale pour acheter à prix d’or des vaccins qui ne sont efficaces que pendant 6 mois selon leurs concepteurs. Et pour forcer la main, les tests de dépistage destinés à valider le pass sanitaire seront eux payants. Le pass sanitaire n’est pas une garantie que son détenteur n’est pas porteur de la COVID-19, puisque contrairement à ce que laisse entendre l’État, le vaccin n’empêche pas d’être contagieux ni de contracter la maladie une fois que son immunité n’est plus efficace. Ce que souligne la vague de nouveaux cas en Israël parmi une population vaccinée il y a plus de 6 mois avec le vaccin Pfizer.

Lors de son intervention télévisée lundi dernier, le président de la République a annoncé en substance l’application du Pass sanitaire européen à partir de la fin du mois prochain. Les détails de cette mesure sont ainsi décrits par le site d’information de l’État, services-publics.fr :

« À partir du 21 juillet 2021, le pass sanitaire deviendra obligatoire dans tous les lieux de culture et de loisirs (théâtres, cinémas, musées, parcs d’attractions, festivals, salles de concerts...) accueillant plus de 50 personnes. Pour accéder à ces lieux, les personnes de plus de 12 ans devront donc présenter une preuve de non contamination au Covid : attestation de vaccination complète ; test négatif RT-PCR ou antigénique de moins de 48 heures ; résultat d’un test RT-PCR positif, d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois, attestant du rétablissement du Covid. Il pourra être présenté au format papier ou numérique à partir de l’application Tousanticovid.
À partir de début août, le pass sanitaire devra être obligatoire dans les cafés, bars et restaurants, même en terrasse, mais aussi dans les centres commerciaux, les hôpitaux, les maisons de retraite. Il sera également obligatoire à bord des avions, des trains (TGV, Intercités) et cars interrégionaux pour les trajets de longue distance. Cette mesure fera l’objet d’un projet de loi qui sera examiné par le Parlement fin juillet.
Tous les personnels des lieux où le pass est imposé aux clients devront également être munis du pass sanitaire. Toutefois, les salariés des établissements auront jusqu’au 30 août pour être vaccinés. A partir du 30 août, s’ils ne sont pas vaccinés, ils devront faire un test tous les deux jours pour pouvoir continuer à travailler.
Pour les adolescents de 12 à 17 ans, le pass sanitaire s’appliquera à compter du 30 août dans les lieux où il sera exigé. »
« A l’automne (à partir du 21 septembre - NDLR), les tests PCR et antigéniques de dépistage du Covid-19, dits de « confort », c’est-à-dire réalisés pour se rendre dans un lieu où le pass sanitaire est obligatoire ou pour voyager, deviendront payants. »

Immunité à vie avec un vaccin expérimental ?

Dans le communiqué précisant les mesures prises à l’occasion du retour à l’état d’urgence sanitaire, la préfecture apporte des précisions sur ce pass sanitaire. Force est de constater qu’il n’évoque que deux moyens d’obtenir ce document : la vaccination ou le test de dépistage de moins de 72 heures. Il souligne que « la preuve du rétablissement ou certificat de rétablissement ne s’applique pas dans le cadre de la réglementation relative aux déplacements aériens. ». Or, les scientifiques sont unanimes sur un point : l’immunité la plus longue et la plus efficace est acquise par les personnes qui ont été contaminées par la COVID-19 et guéries. Elle est en tout cas bien supérieure à celle offerte par les vaccins expérimentaux. Or à en croire Paris, ces derniers donneraient une immunité à vie puisqu’il n’y a pas de date de péremption de cette immunité, à la différence de l’immunité acquise grâce à la guérison.
Cette première contradiction est révélatrice, les décisions de Paris sont-elles basées sur la science ou sur d’autres considérations ? Quel est donc le but recherché ?

Se faire vacciner ou payer 300 euros par mois de tests

Si le Parlement va dans le sens du président de la République, le pass sanitaire européen deviendra obligatoire pour se rendre dans certains lieux publics et pour les travailleurs de ces lieux. Pour l’obtenir, il faut justifier d’une guérison, d’un test négatif à la COVID-19 ou d’une vaccination complète. Il est à noter que si le vaccin est payé par les cotisations versées par les travailleurs à la Sécurité sociale, les tests ne seront bientôt plus remboursés. Depuis le 7 juillet, les touristes étrangers et les Français vivant dans un autre pays doivent payer 43,89 euros le test RT/PCR et 25 euros le test anti-génique.
Cela signifie donc que si une personne a besoin du pass sanitaire européen pour travailler, elle devra se payer 3 tests par semaine, soit une dépense de près de 300 euros par mois, soit plus que le quart du SMIC, ou plus que la moitié du RSA. Le but de l’État est donc de pousser à la vaccination en menaçant les réfractaires d’un nouvel impôt à payer : les tests.
Or, quand bien même 100 % de la population serait vaccinée, cela ne signifierait pas que la COVID-19 ne pourra pas circuler à La Réunion. En effet, le vaccin ne protège pas de la contamination et il ne fait au mieux que réduire la contagiosité du vacciné. Le principal atout de ces médicaments expérimentaux proposés aux Réunionnais est de protéger des formes graves qui sont à l’origine des hospitalisations et des décès.

Quarantaine pour les passagers vaccinés à Maurice

L’importation d’une crise sanitaire à La Réunion a donc pour résultat de placer les Réunionnais face à un choix : payer un supplément de 25 euros pour aller au restaurant, prendre le bus ou participer à des activités sociales, ou accepter d’être vacciné pour en finir avec toutes ces tracasseries.
C’est là-dessus que mise le gouvernement. Il s’agit de l’application d’une décision dictée pour satisfaire les intérêts du capitalisme : utiliser l’argent versé par les travailleurs dans la Sécurité sociale pour acheter à prix d’or des vaccins qui ne sont efficaces que pendant 6 mois selon leurs concepteurs. Et pour forcer la main, les tests de dépistage destinés à valider le pass sanitaire seront eux payants. Le pass sanitaire n’est pas une garantie que son détenteur n’est pas porteur de la COVID-19, puisque contrairement à ce que laisse entendre l’État, le vaccin n’empêche pas d’être contagieux ni de contracter la maladie une fois que son immunité n’est plus efficace. Ce que souligne la vague de nouveaux cas en Israël parmi une population vaccinée il y a plus de 6 mois avec le vaccin Pfizer.

M.M.

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Messages

  • Je suis plus que choqué par les nombreuses fausses informations de cet article...

    "des vaccins qui ne sont efficaces que pendant 6 mois selon leurs concepteurs"
    Non, ils sont une efficacité de minimum 6 mois tout simplement parce que c’est le délai qu’on a là dessus.La durée minimale est ré-estimée à la hausse chaque jour et pas mal d’éléments laissent penser que cette immunité va durer un bon moment...
    (https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-immunite-vaccins-pourrait-durer-plusieurs-annees-83472/)

    "Le pass sanitaire n’est pas une garantie que son détenteur n’est pas porteur de la COVID-19, puisque contrairement à ce que laisse entendre l’État, le vaccin n’empêche pas d’être contagieux ni de contracter la maladie une fois que son immunité n’est plus efficace"
    Le vaccin réduit les risques de forme grave, la contagiosité et l’apparition des symptômes..

    "Ce que souligne la vague de nouveaux cas en Israël parmi une population vaccinée il y a plus de 6 mois avec le vaccin Pfizer."
    L’honnêteté serait de rappeler que s’il y a un pic de cas : 1) il n’y pas de saturation des services hospitaliers comme sur les dernières vagues. 2) la majorité des cas sont des cas non/mal-vaccinés.

    "

    "Or, les scientifiques sont unanimes sur un point : l’immunité la plus longue et la plus efficace est acquise par les personnes qui ont été contaminées par la COVID-19 et guéries."
    Non, pas du tout, aucun consensus là dessus et s’il devait y avoir une tendance, elle serait plutôt à l’opposé de cette affirmation qui sort, on ne sait d’ou... Une révision urgente des notions d’immunologie s’impose

    "Elle est en tout cas bien supérieure à celle offerte par les vaccins expérimentaux."
    Non

    "ces derniers donneraient une immunité à vie puisqu’il n’y a pas de date de péremption de cette immunité, à la différence de l’immunité acquise grâce à la guérison."
    Aucune affirmation de ce genre de part les gouvernants. On a suffisamment de choses à leur reprocher pour ne pas en inventer ? ;)

    "
    Cette première contradiction est révélatrice, les décisions de Paris sont-elles basées sur la science ou sur d’autres considérations ? Quel est donc le but recherché ?"
    Je crains que vous n’appeliez sciences les "on-dit" que vous entendez sur certaines parties des réseaux sociaux...

    "En effet, le vaccin ne protège pas de la contamination et il ne fait au mieux que réduire la contagiosité du vacciné."
    Non non, il protège aussi de la contamination (env. 10 fois moins de risque. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2101765)

    Vous voudriez pas faire votre travail journalistique plutôt que de recopier les intox qu’on trouve sur facebook ?
    Fox-news et Cnews ont déjà pris ce marché que je sache...

    • Pour compléter votre intervention, quelques extraits du rapport de la Haute autorité de la Santé intitulé ’Aspects immunologiques et virologiques de l’infection par le SARS-CoV-2 Aspects immunologiques et virologiques de l’infection par le SARS-CoV-2 - Variabilité génétique, réponses immunitaires, plateformes vaccinales et modèles animaux’ vont tout à fait dans le sens de Témoignages :

      "Le potentiel de mutation du SARS-CoV-2 fait évoquer le risque d’un échappement possible à la réponse immunitaire, et donc à celle qui serait obtenue par la vaccination. Les vaccins devraient alors être adaptés et ré-administrés. On a effectivement observé ce phénomène d’échappement lorsqu’on a exposé in vitro le virus à des anticorps monoclonaux, ou naturellement chez le virus du rhume HCoV-229E, ce qui pourrait expliquer, plus qu’une disparition des anticorps, la possibilité de répétition des rhumes."

      "Le SARS-CoV-2 est un virus susceptible de muter. Le taux de substitution/nucléotide/génome/an est estimé entre 8x10-4 et 8,1x10-3. Ce taux est inférieur à celui observé pour le VIH ou le virus influenza, probablement en lien avec l’existence d’une activité correctrice.Ceci a rapidement donné naissance à plusieurs clades1 de ce virus. La classification actuelle en comporte 8 : V, L, S, G (scindé en GR, GH et GV) et O. En France ont circulé jusqu’à présent des souches des clades S, L, G, GR, GH, et GV. Les souches du clade GH y sont majoritaires. Dans le gène S, 5 principales mutations sont observées dans les souches circulant en France (L5S, D80Y, A222V, S477N et D614G). Observée dès février 2020, la mutation D614G était présente dans quasiment tous les pays du monde et en France (>90% des souches). Depuis septembre 2020, les mutations A222V et S477N émergent en Europe, et en particulier en France (de 10 % à 30 % des souches, respectivement). Seule lamutation D614G entraînerait une augmentation de la transmissibilité des souches qui en sont porteuses. Elle entraînerait une augmentation de la capacité de torsion de la protéine, favorisant sa liaison au récepteur."

      "A noter que l’on a pu montrer que des coronavirus responsables de rhumes comme le HCoV-229E acquièrent des mutations dans leur domaine RBD, induisant ainsi une résistance à la neutralisation par les anticorps. Dès lors, l’existence de réinfections régulières par ces coronavirus banals pourrait s’expliquer plus par la sélection de mutants résistant à la réponse adaptative, notamment humorale, que par la perte de cette réponse"

      " L’absence d’études immunologiques couplées aux études virologiques ne permet malheureusement pas de connaître à l’heure actuelle les raisons de ces réinfections : absence de réponse adaptative initiale, perte de celle-ci ou sélection de variants viraux échappant à cette réponse."

      Les voies aériennes qui ne sont pas immunisées par un vaccin administré en intramusculaire :
      "L’immunité muqueuse joue un rôle fondamental dans le contrôle des infections. Le rôle de cette immunité est toutefois prioritairement un rôle tolérogène vis-à-vis des antigènes alimentaires au niveau digestif. Les réponses humorales antivirales dans les poumons sont dominées par les IgG qui diffusent depuis le sang, alors que ce sont les IgA sécrétoires produites localement qui assurent cette fonction au niveau des VARS. Les principaux candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 sont administrés par voie intramusculaire et ne peuvent induire efficacement la production des IgA sécrétoires. Dès lors, leur effet se portera a priori plus sur le blocage de la multiplication virale au niveau pulmonaire (sévérité de la maladie) qu’au niveau des VARS. Ceci a été mis en évidence dans les modèles animaux"
      Ceci explique pourquoi les formes graves sont un risque considérablement diminué pendant la durée d’immunité du vaccin.

      Un coronavirus qui pourrait devenir endémique :
      "La plupart des populations à l’échelle mondiale étant encore susceptibles au SARS-CoV-2, il est peu probable que l’immunité soit actuellement un facteur majeur dans l’évolution du virus. Mais à mesure que l’immunité de la population s’accroît, que ce soit par infection ou par vaccination, un phénomène, à bas bruit, de mutations qui échappent au système immunitaire pourrait survenir, aidant le SARS-CoV-2 à s’établir de façon permanente, ce qui pourrait par ailleurs changer sa pathogénicité, induisant des symptômes généralement légers lorsqu’il va infecter des individus qui bénéficient d’une immunité résiduelle à l’égard d’une infection ou d’une vaccination antérieure. "
      "symptômes généralement légers" veut dire que les formes graves ne sont pas à exclure

      Une efficacité des vaccins qui nécessite d’être améliorée :
      "Pour intéressants qu’ils soient, les premiers vaccins ne seront peut-être pas les plus efficaces. Plusieurs équipes travaillent sur la conception de vaccins intégrant des antigènes plus divers afin notamment d’élargir la réponse lymphocytaire et (ou) du (des) vaccins à délivrance muqueuse qui pourrai(en)t s’avérer à terme plus pertinent(s) pour contrôler précocement l’infection virale.Ainsi, il est très vraisemblable que plusieurs vaccins anti-COSARS-CoV-2 seront produits avec succès, selon plusieurs vagues successives et que les rappels vaccinaux pourraient faire appel à des vaccins de différentes générations."

      Autrement dit, des rappels nécessaires, un jackpot


Témoignages - 80e année


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